«Nos partenaires européens ne nous imposent aucune vision, ni méthodologie à appliquer pour nos programmes de mise à niveau», souligne le ministre de la PME. Le ministre de la Petite et moyenne entreprise et de l'Artisanat, Mustapha Benbada a répliqué, hier, aux déclarations du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar. «Je tiens à apporter des précisions concernant des informations parues dans la presse. J'affirme que nos partenaires européens ne nous imposent aucune vision, ni méthodologie à appliquer pour nos programmes de mise à niveau. Nous les choisissons nous-mêmes», a clairement souligné Mustapha Benbada. Il s'exprimait lors d'une conférence de presse animée conjointement avec l'ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie, M.Wolfgang Plasa, en marge de la rencontre sur «la coopération et la coordination des bailleurs de fonds». Plus explicite, M.Benbada précise qu'il s'agit de programmes d'appoint aux politiques publiques, dont l'objectif essentiel est le transfert du savoir-faire puisque l'Algérie n'a pas d'expérience en matière de mise à niveau. M.Temmar avait, le 17 mars dernier, lors de la journée d'étude portant sur la mise à niveau des entreprises et l'innovation, considéré qu'il est urgent de reconstruire un nouveau plan de mise à niveau des entreprises. Un plan qui sera pris en charge par l'Etat et les entreprises. «Une fois notre plan arrêté, tout le monde peut venir faire de la mise à niveau mais selon notre vision», a-t-il déclaré. M.Temmar avait aussi relevé les «faiblesses» des résultats obtenus lors des différents programmes lancés auparavant, dont celui chapeauté par le ministère de la PME et de l'Artisanat, en les qualifiant même de «résultats limités». Sur ces déclarations, M.Benbada a affirmé avoir personnellement saisi M.Temmar. «Toutefois, ce dernier a nié ces propos en précisant qu'il parlait du programme de son secteur», a expliqué M.Benbada et de soutenir encore que la plupart des PME mises à niveau dans le cadre du Programme Meda I sont du secteur industriel. Etayant ses dires, il avance que 380 PME ont souscrit au Programme national de mise à niveau. «Mieux encore, dira le ministre de la PME, notre département s'engagera à prendre en charge les PME industrielles de moins de 50 salariés». C'est ainsi qu'il interpelle M.Temmar afin d'accélérer le processus de mise à niveau des PME industrielles. «Le ministre de l'Industrie est contraint, dans le cadre de la stratégie industrielle, de lancer ce programme. Il doit le faire sinon ça sera un gâchis», contre-attaque le ministre de la PME. M.Benbada ne semble pas être favorable à une politique globale de mise à niveau. «Sur le plan opérationnel, il faut que chaque département gère ses entreprises», soutient le ministre. Il préfère plutôt la coordination des programmes des différents départements. Sur ce point, il affirme avoir attiré l'attention de M.Temmar pour accélérer l'installation d'un organisme de coordination. «Temmar a donné son accord et nous attendons toujours sa concrétisation sur le terrain». En outre, à propos de la déclaration de Temmar qui veut mettre sous sa coupe la sous-traitance, M.Benbada répond que ce secteur est une prérogative réglementaire du ministère de la PME. «Nous sommes en train de travailler sur un programme ambitieux là-dessus avec, bien sûr, les autres ministères». S'agissant du dossier des PME en difficultés financières, M.Benbada explique qu'une plate-forme a été remise au ministère des Finances et une demande de la tenue d'un Conseil interministériel consacré à ce dossier a été déjà faite. Pour revenir à la rencontre d'hier, le ministre de la PME a souligné que c'est une rencontre visant à harmoniser la démarche de coopération avec les principaux bailleurs de fonds. De son côté, M.Plasa a indiqué que l'un des volets principaux de l'accord de l'Algérie avec l'Union européenne (UE) est la coopération économique et financière. Dans ce cadre, dit-il, le Code de conduite de l'UE adopté en 2005, est un instrument qui énumère les meilleures pratiques qui s'adressent aux bailleurs de fonds et aux bénéficiaires pour coordonner la coopération. «Le Code complète les politiques nationales de chaque membre de l'UE et il ne s'agit pas d'un instrument de lutte contre les détournements», précise M.Plasa.