Depuis une vingtaine de jours, le timbre fiscal d'une valeur de 20 DA est introuvable aussi bien au niveau des Recettes des impôts, des guichets d'Algérie Poste que des kiosques multi-services. À titre d'exemple, dans la région est du pays, plus précisément dans les wilayas de Constantine et Skikda, le timbre n'est plus disponible depuis au moins vingt jours. À Constantine, la semaine dernière, nos tentatives d'acquérir ce timbre auprès des agences d'Algérie Poste ou de la Recette des impôts de l'avenue Zighoud-Youcef ont été vaines. Pour les employés qui nous ont reçus, la pénurie est réelle et le timbre est introuvable. “Peut-être qu'il est disponible au niveau du kiosque à côté de l'ex-café Riche”, nous suggéra un agent du fisc. Après déplacement sur les lieux, peine perdue. Nos mêmes démarches ont été vaines dans la wilaya limitrophe de Skikda. Ce qui rend la situation grave, pour ne pas dire proche du caricatural, c'est que même les timbres de 30 DA ou d'une valeur supérieure, disponibles, ne sont pas acceptés par les préposés aux guichets des tribunaux du pays. Les responsables des services du fisc que nous avons approchés n'ont pas voulu s'exprimer sur la question. Toutefois, certains, sous le couvert de l'anonymat, expliquent cette pénurie par la forte demande sur le timbre de 20 DA générée ces derniers temps par le besoin en certificat de nationalité exigé dans les dossiers des études, d'emploi et de renouvellement du passeport et de la carte nationale, entre autres. Une forte demande qui n'a pas été prise en compte dans les prévisions des responsables des Recettes locales des impôts. La conséquence directe de la pénurie des timbres fiscaux de 20 DA est la présence de centaines, voire de milliers d'Algériens incapables de prouver, momentanément et matériellement, leur nationalité dans leurs démarches administratives. La conséquence indirecte de cette pénurie est le manque à gagner pour le Trésor public. Les droits fiscaux dont doit s'acquitter le citoyen lors de la demande de certains documents sont des recettes fiscales hors hydrocarbures qui alimentent les différentes caisses de l'état. Du coup, en plus des citoyens privés de la preuve de leur nationalité, l'Algérie se retrouve, à cause d'une lenteur de réaction, le seul pays au monde qui ne réagit pas rapidement pour récolter des recettes fiscales imputées à la source.