La notion de protection de l'environnement s'exprime aussi, aujourd'hui, en termes de santé publique. Ainsi maîtriser la collecte des déchets, leur stockage et leur élimination doivent répondre à des règles et des réflexes qui assureront la sécurité et préviendront de tous risques de contamination et de développement de pathologie. Et c'est dans le secteur de la santé que la situation est la plus critique, d'où le thème du séminaire de formation sur la gestion des déchets hospitaliers qui se tient depuis le 18 octobre à Oran et qui est organisé par le Conservatoire national des formations à l'environnement (CNFE) d'Alger. à titre d'exemple, la Direction de la santé et de la population d'Oran (DSP) n'est pas en mesure de nous quantifier les déchets issus des activités de soins à Oran, la seule étude disponible remontant à 13 ans ! Hautement significatif quant à la maîtrise de la situation. En fait, c'est la direction de l'environnement qui, en 2009, avait lancé l'alerte en évoquant un état des lieux des plus catastrophiques et la découverte de déchets hospitaliers dans les décharges ainsi que des médicaments périmés. Cette même direction donnera par contre le chiffre de 4 760 tonnes de déchets hospitaliers produits par l'ensemble des structures de santé. Dès lors, ce séminaire qui s'adresse plus particulièrement au personnel de la santé publique d'Oran, et à certains administrateurs – le secteur privé n'étant pas représenté –, a pour objectif de rappeler qu'en matière de gestion de déchets issus des activités de soins, des règles de gestion sont codifiées pour ce qui a trait à la collecte des déchets devant être conteneurisés, leur tri, leur stockage et enfin l'élimination selon le type de déchets. Or, d'emblée, et au vu des interventions des participants, il ressort qu'il n'existe quasiment aucune organisation de gestion de collecte de ces déchets issus des activités de soins dans la plupart des structures de santé, notamment les gros établissements, si ce n'est des mesures basiques dictées par la démarche individuelle. Si un progrès a tout de même été enregistré par la disponibilité des conteneurs spécifiques pour les différents types de déchets comme les réceptacles pour seringues et aiguilles, il n'est pas acquis que les personnels soignant et d'entretien appliquent ce tri sélectif. Ainsi les formateurs souligneront l'importance de la mise en place d'un système de gestion des déchets de soins, mais surtout de structures de supervision et ainsi s'assurer que “les mauvais réflexes ne prennent pas le dessus en jetant, par exemple, à même le sol, les pansements, les boîtes et autres contenants de certains produits dangereux”. Rappelons qu'une enquête nationale du ministère de la Santé en 2006 avait alerté sur ces questions en démontrant, entre autres, que seulement 29,4% des structures de santé disposaient d'un espace de stockage au sein des services et que dans 68% des cas, les déchets sont posés à même le sol. Et que dire des incinérateurs qui ne fonctionnent pas correctement à cause d'une mauvaise gestion comme ce fut le cas à l'EHU d'Oran.