L'Algérie se classe à la 11e place, derrière la Tunisie, Oman, le Koweït, Bahreïn, la Jordanie, le Maroc et l'Egypte. L'important déficit budgétaire, la baisse du taux d'épargne national, la hausse de l'inflation et de la dette publique sont autant de facteurs qui participent à une évaluation bien plus négative de la stabilité macroéconomique du pays. Le rapport sur la compétitivité du monde arabe 2010 révèle que la crise économique mondiale a amplifié l'écart de compétitivité entre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le reste de la région du monde arabe. Le rapport, publié en amont du Forum économique mondial sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, qui se tient à Marrakech, (Maroc), classe l'Algérie à la 11e place, derrière la Tunisie, Oman, le Koweït, Bahreïn, la Jordanie, le Maroc et l'Egypte. Notre pays devance le Liban, la Syrie et la Libye. “Le ralentissement de l'activité économique a donné lieu à la perte du principal avantage concurrentiel du pays ces dernières années : son excellent environnement macroéconomique, qui est passé de la 2e à la 57e position, parmi 139 pays à travers le monde, depuis 2009”, souligne le rapport. L'important déficit budgétaire, la baisse du taux d'épargne national, la hausse de l'inflation et de la dette publique sont autant de facteurs qui participent à une évaluation bien plus négative de la stabilité macroéconomique du pays. Cette dégradation significative est compensée par des progrès, de petite envergure mais constants, accomplis dans la quasi-totalité des autres domaines évalués dans l'indice. Ce constat met en relief un certain nombre de développements positifs dans le pays en termes de compétitivité, même si ces progrès sont réalisés à partir d'un niveau très faible. “Pour l'avenir, l'Algérie doit centrer ses efforts sur l'amélioration de l'efficience des marchés des produits, du marché du travail et des marchés financiers”, estiment les auteurs du rapport. Notre pays, relève le document, reste fermé à la concurrence extérieure (127e), ce qui pourrait néanmoins lui profiter via une ouverture à des relations commerciales et d'investissement plus intenses, et n'utilise pas pleinement le capital humain disponible (133e place en matière d'utilisation des talents). Cette dernière place est particulièrement préoccupante dans la mesure où le pays fait face à un taux de chômage des jeunes très élevé (24%). Parallèlement, malgré les revenus générés par les activités d'exploitation de pétrole, les entreprises rencontrent des difficultés pour accéder aux financements (131e en termes de disponibilité des services financiers) et on observe un manque de confiance des investisseurs dans le secteur financier (135e). Dans le détail, l'Algérie affiche des notes peu reluisantes : 105e pour la protection de la propriété intellectuelle, 115e en matière d'infrastructures portuaires et 98e place pour les infrastructures aéroportuaires, 131e place concernant la viabilité des services bancaires, 136e place en matière d'accès aux services financiers, 67e en matière d'accès aux crédits… Concernant le développement technologique, notre pays occupe la 129e place en termes de flux d'IDE et de transfert de technologie. Il est classé en 96e position concernant les utilisateurs d'Internet. Notre pays est aussi mal classé en matière de capacité pour l'innovation (125e rang) alors qu'en termes de disponibilité de scientifiques et d'ingénieurs, il est plutôt bien positionné. Parmi les facteurs qui obèrent la compétitivité, le rapport cite la bureaucratie, l'accès au financement, la corruption, la main-d'œuvre et l'instabilité juridique… La Tunisie conserve la tête de la région d'Afrique du Nord en 32e position. Les institutions publiques efficientes du pays restent sa principale force, avec son niveau élevé de sécurité (14e) et son système éducatif qui garantit un enseignement de bonne qualité (22e), bien que les taux de scolarisation dans les établissements d'enseignement secondaire et supérieur atteignent des niveaux considérablement faibles, occupant respectivement les 53e et 69e places. Parallèlement, la Tunisie revendique des marchés intérieurs relativement efficients en ce qui concerne les produits et les services. Malgré la crise, le pays a amélioré sa stabilité macroéconomique depuis la dernière évaluation. L'inflation a baissé et les taux d'épargne ont augmenté, tandis que le déficit budgétaire est resté stable, avoisinant les 3%. Le Maroc, qui se place à la 75e position, s'enorgueillit des performances largement constantes dans l'ensemble des catégories prises en compte. Les efforts déployés par le passé pour stabiliser l'environnement macroéconomique n'ont pas été anéantis par la crise économique et portent leurs fruits dans la mesure où le pays fournit aux entreprises un environnement assez stable, avec un classement au 31e rang. Cependant, le problème le plus important au Maroc reste le taux de chômage élevé, qui atteignait 9,4% en 2008 selon l'OIT. Un assouplissement des marchés du travail (127e) et une augmentation de l'efficience de l'utilisation des talents (127e) permettraient de réduire le taux de chômage. Parallèlement, le système éducatif du pays ne prépare pas correctement la population à relever les défis inhérents à une économie compétitive (105e).