Au moment où l'affaire des lignes téléphoniques détournées au profit des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb est toujours dans les mémoires, un second scandale vient d'éclater. Ainsi, selon des sources crédibles, une enquête de police a été diligentée tout récemment sur des vols ayant ciblé le parc régional d'Algérie Télécom, implanté à Sidi Salem, dans la daïra d'El-Bouni. On affirme que trois importants transformateurs électriques, qualifiés de gamme complète et homogène, de différentes puissances, entre 30 et 100 KVA, ont été décortiqués (disjoncteurs, batteries, fusibles et autres pièces de rechange de valeur). D'une valeur estimée à plusieurs millions de centimes, ces transformateurs électriques de dernière génération ont été achetés par l'entreprise dans le but de s'en servir en cas de difficultés. “Leur mise en marche ne devait intervenir qu'en cas de catastrophe”, affirme-t-on. Selon des sources proches d'Algérie Télécom, la direction aurait été déjà saisie, en 2008, par le premier responsable du parc de cette affaire. On parle même d'une plainte qui aurait été déposée au tribunal d'El-Hadjar à l'encontre des agents de sécurité en charge du gardiennage, relevant de la Société de gardiennage et de sécurité (SGS). Malheureusement, sans aucun résultat. L'inventaire exigé en la circonstance par les enquêteurs et qui vient d'être bouclé a mis au grand jour plusieurs autres faits, à l'exemple de la disparition de trois rouleaux de fil téléphonique en cuivre et un important lot d'habillement, notamment un nombre important de tenues de travail. Ce n'est pas la première fois que des travailleurs de la SGS, censée protéger les entreprises, sont mis en cause dans des vols. Le mois passé, des agents de cette société en activité au centre de production d'Algérie Télécom ont été arrêtés au poste de garde en flagrant délit. Ils avaient en leur possession un lot de cuivre extrait de chutes de câbles téléphoniques. Les auteurs n'ont jamais été inquiétés, assure-t-on. Les filières de pilleurs de câbles en cuivre, à Annaba, semblent avoir des tentacules qui vont au-delà de la grande bleue. C'est Algérie Télécom, et à un degré moindre, Sonelgaz, qui subissent les méfaits des pirates. En fait, “le marché annabi” semble juteux. Les équipements d'Algérie Télécom, principalement les câbles de distribution téléphonique et les fils de raccordement, en cuivre, dont la tonne est vendue sur le marché international, selon un exportateur, à 70 millions de centimes, continuent de faire, à Annaba, l'objet d'un pillage systématique occasionnant ainsi une véritable saignée pour l'organisme public. Chaque semaine, et depuis plusieurs années, ces équipements sont convoités par des réseaux spécialisés dans le vol et l'écoulement de ce produit.