Le Cnapest a lancé un appel aux enseignants du secondaire en vue de réfléchir et d'étudier de nouvelles formes de contestation. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) monte au créneau et ne semble pas près d'en finir avec la perturbation du secteur de l'Education nationale. En effet, le ton a été donné à l'issue d'un conseil extraordinaire tenu ces deux derniers jours à Boumerdès. Outre les points organiques relatifs à l'organisation interne du syndicat et les adhésions, les membres du conseil national se sont penchés sur l'analyse et l'évaluation de l'exercice syndical 2009-2010. Le bilan de la bataille syndicale lancée par le syndicat dirigé par Nouar Larbi n'est pas très reluisant en raison de la position adoptée par les pouvoirs publics en général et le ministère de l'Education nationale en particulier. Le communiqué qui a sanctionné les travaux du conseil extraordinaire cite différents détails prouvant que l'exercice syndical de l'année écoulée n'a malheureusement pas répondu à toutes les attentes des enseignants. Il est mentionné en premier lieu l'augmentation des salaires des enseignants par l'application du nouveau régime indemnitaire. Selon le document du Cnapest, “ce régime n'est pas conforme à ce qui a été discuté lors des négociations avec la tutelle”. Premier reproche au département de Benbouzid qui est pointé du doigt par les membres du conseil national qui lui reprochent également “le fait de n'avoir pas honoré les engagements par rapport aux dossiers des œuvres sociales et la médecine du travail.” Tout en précisant que “le Cnapest attend sa prise en charge par le gouvernement en vue de mettre fin aux malversations.” Poursuivant son réquisitoire contre la tutelle, le document du Cnapest note que “le ministère a œuvré à couper tout contact avec les syndicats, ce qui a augmenté davantage les souffrances des enseignants, notamment ceux de l'enseignement technique”. Ne comptant pas lâcher du lest, les syndicalistes du secteur de l'Education nationale insistent toujours sur la satisfaction de leurs principales revendications à savoir la retraite après 25 ans de service effectif et la préservation du pouvoir d'achat des enseignants par l'abrogation de l'article 87 bis. Le Cnapest invite, par ailleurs, “la tutelle à ouvrir les portes du dialogue tel qu'exigé par un partenariat social fiable”. Le communiqué du syndicat s'achève par un appel qui est loin d'être de bon augure en direction des enseignants. Ces derniers sont “invités à réfléchir et à étudier de nouveaux modes de contestation”. Ceci en prenant le soin de leur proposer le recours “à des grèves alternatives pour satisfaire les revendications”. Ainsi, explique-t-on, “les grèves seront suivies à tour de rôle par nos adhérents au niveau de chaque établissement. Les cours ne seront donc pas bloqués totalement. Mais les établissements vont être plongés dans une sorte de désordre organisé. Cela ne va pas pénaliser beaucoup les élèves et ne revient pas cher aux grévistes puisque les ponctions sur salaire ne seront effectuées qu'en fonction du nombre de journées de grève observées par chaque enseignant”. La famille de l'enseignement secondaire est sollicitée enfin pour s'unir et se rassembler autour de leur syndicat en vue de faire barrage à toutes tentatives de sa déstabilisation.