“Plus de 35% des Algériens de plus de 18 ans sont atteints d'hypertension artérielle”, a déclaré le Pr Benkhedda, président de l'association Saha lors une journée nationale de formation continue organisée jeudi dernier à Blida par l'Association algérienne d'hypertension artérielle (Saha). Tout le monde s'accorde à dire que cette maladie se propage de façon inquiétante dans la société algérienne et particulièrement dans les régions du sud du pays où on constate, selon une étude faite à In Salah et El-Menia par deux cardiologues, que plus de 60% de la population des deux villes sont atteints d'hypertension artérielle. Pour le Pr Benkhedda du CHU Mustapha, les plus grands facteurs de risque de cette maladie cardiaque sont le diabète, le tabac et l'obésité. “Ce sont des maladies de comportement sédentaire où les gens ont adopté un mode de vie occidental qui est caractérisé par une mauvaise alimentation. Cette alimentation est caractérisée aussi par la présence du sucre rapide, beaucoup de graisse et de sel”, a fait remarquer le scientifique qui après avoir déclaré que 10% des femmes seulement en Algérie allaitent leurs enfants, appelle à combattre cette maladie par la construction de beaucoup plus de stades que de polycliniques. La majorité des communicants sont convaincus que ce taux peut grimper d'une manière très rapide dans les années à venir si des actions de prévention ne sont pas faites pour sensibiliser au moins les citoyens à aller faire un contrôle systématique car les études réalisées indiquent que la majorité des citoyens contrôlés ignorent qu'ils étaient atteint d'une hypertension artérielle (HTA). Selon le Dr A. Bachir Cherif, du service cardio au CHU de Blida, qui a fait une étude sur le devenir des sujets hypertendus de couleur de peau noire des oasis algériennes, prouve que 64% des 573 sujets sont hypertendus. L'étude prouve aussi que 18,6% du taux global concerne les sujets entre 40 et 48 ans. Le scientifique explique que le changement de mode de vie, l'alimentation, le stress gagnent de plus en plus du terrain dans la région du Sud et c'est ce qui explique la hausse du taux d'hypertendus dans les oasis algériennes. Quant au Dr Hamidi Farah service cardio du CHU de Blida) qui a fait une étude sur la prévalence de l'HTA dans l'oasis d'El-Menia, explique que 60% des 636 sujets traités dans le cadre de l'étude sont des hypertendus. Dans sa première thèse, la scientifique estime que cette augmentation d'HTA dans cette région est due a l'existence d'un taux très élevé de sel dans l'eau de consommation. Mais lors des débats, les scientifiques n'ont pas pris en compte cette thèse d'eau salée du fait que la région d'El-Menia contient une des eaux le plus pures d'Algérie et qu'elle connaît presque le même taux d'hypertendus. “La plus importante cause de mortalité dans le monde et en Algérie ce sont les maladies cardiaques”, estime le Pr A.Chibane du CHU de Aïn Taya, qui après avoir effectué une étude sur l'HTA découvre aussi que 37,1% de la population de cette ville sont hypertendus. Lors des débats, des cardiologues renommés ont tenus à remercier les chercheurs algériens d'avoir pris l'initiative de faire des études et des recherches pour pouvoir constituer une banque de données afin de pouvoir ensuite agir à endiguer ou à remédier à ses maladies qui se propagent de manière phénoménale en l'absence d'une politique de prévention. Signalons que plus de 450 médecins ont participé à cette rencontre nationale qui entre dans le cadre du programme d'action de l'association Saha.