La répression brutale, qui s'est abattue les 8 et 9 novembre derniers sur le camp de Gdeim-Izik, dénommé “camp de la liberté”, à Al-Ayounee, capitale occupée du Sahara occidental, a été fermement dénoncée, jeudi, par les Sahraouis et les Algériens, lors d'un rassemblement à la place Emir-Abdelkader, à Alger. Organisée conjointement par le Cnasps et l'APC d'Alger-Centre, ville jumelée à Al-Ayoune (République sahraouie/Rasd), cette manifestation a rassemblé des élus locaux, des parlementaires, des militants du Cnasps et du mouvement associatif, des moudjahidate et des victimes du terrorisme, ainsi qu'une délégation de la Rasd, conduite par son ambassadeur à Alger, Brahim Ghali, et de jeunes Sahraouis, notamment des étudiantes et des étudiants. Dans leur intervention, les organisateurs ont exprimé leur solidarité et leur soutien à la résistance sahraouie. Ils ont appelé à “l'arrêt de l'effusion du sang” et au “respect du peuple sahraoui à l'autodétermination”. Des appels ont également été adressés à l'ONU, l'interpellant sur ses “responsabilités”, l'exhortant ainsi à “agir vite” pour protéger les civils sahraouis et à diligenter une enquête sur les lieux du “crime”. Arborant les drapeaux algériens et sahraouis, et une grande banderole exposant des horreurs commises par le Makhzen sur les corps des Sahraouis, les manifestants ont lancé des slogans, énonçant qu'il ne saurait y avoir d'“alternative au référendum”, réaffirmant le serment aux “martyrs de continuer le combat” et réclamant le départ du Maroc du territoire sahraoui, pour permettre enfin à la “Sahra (d'être) libre et indépendante”. Dans son discours, l'ambassadeur de la Rasd a révélé que “le génocide se poursuit encore à huis clos”. Il a parlé d'“épuration de l'élément sahraoui” dans les territoires sahraouis occupés, où “les militants de l'Intifadha, les femmes, les enfants et les personnes âgées” sont les plus ciblés. “Des Sahraouis sont égorgés et on continue à découvrir des cadavres… La situation est très grave”, a déclaré le diplomate. Aussi, a-t-il interpellé les consciences pour que cesse “l'ignoble tuerie accomplie par le régime colonisateur et expansionniste marocain”. “Nous interpellons la communauté internationale, à sa tête le Conseil de sécurité de l'ONU, pour fournir une réponse à la hauteur de ces évènements graves”, a soutenu M. Ghali. Ce dernier a, en outre, noté que le royaume alaouite ne peut plus tromper quiconque, car “le monde a découvert ses mensonges et ce dont il est capable pour écraser la voix d'un peuple qui ne cherche qu'à vivre en paix dans son pays”. “Aujourd'hui, le Conseil de sécurité doit se positionner par rapport à ces massacres collectifs”, a-t-il signalé, rappelant l'urgence de l'intervention de l'ONU, pour “porter secours à ceux qui sont encore vivants”.