Amadou Diakité, ancien membre africain de la FIFA et actuel président de la Commission des arbitres de la Confédération africaine de football (CAF), a été suspendu jeudi par la Commission d'éthique de la FIFA, pour une durée de trois ans, de toute activité liée au football (administrative, sportive ou autre), après qu'il eut été convaincu de violation de divers articles du code d'éthique de la FIFA. La commission d'arbitrage de la CAF se trouve donc sans président. C'est le Sénégalais Badara Séné, vice-président de ladite commission, qui assurera l'intérim en attendant la décision que prendra prochainement le président de la CAF, Issa Hayatou, dont on dit qu'il entreprendra de profonds changements au sein de cette commission, devenue la honte de la CAF. Il a juré de changer toute la composante, nous révèle une source digne de foi. “L'acte de Diakité ternit l'image de l'ensemble des acteurs du football malien et réduit profondément à néant les chances du Mali de siéger au sein du comité permanent de la FIFA. Surtout qu'il avait été jusqu'en 2006 membre africain à la FIFA. C'est vraiment dommage que Diakité en arrive à une telle extrémité”, a déclaré un responsable du ministère malien des Sports. Pour l'instant, aucune déclaration officielle n'est venue, ni de la Fédération malienne de football ni du ministère de la Jeunesse et des Sports concernant la sanction qui frappe Amadou Diakité. “Je ne comprends rien à cette histoire. Je voudrais savoir aussi les raisons qui font que Amadou Diakité s'enferme dans un mutisme total, refusant de donner sa version des faits aux médias nationaux. Se reproche-il quelque chose ?”, s'interroge Drissa Koné, journaliste à la télévision malienne. Notons que M. Diakité a été élu au sein du comité exécutif de la CAF en janvier 2004 à Tunis et a succédé au Somalien Ado Farah à la commission d'arbitrage, durant les six années. Sous le règne de M. Diakité, l'arbitrage africain a connu une nette régression et de nombreux scandales de corruption, et ce, en l'absence d'une stratégie de développement fiable. L'Afrique n'arrive plus à former d'arbitres intègres en raison du copinage et du marchandage des désignations d'arbitre, devenus la principale préoccupation de cette commission, qui “a clochardisé l'arbitrage africain”, comme nous l'a révélé un membre influent du comité exécutif de la CAF lors de notre présence à la CAN en Angola. Le départ du Malien libère quelque peu cette commission de certains lobbies qui ont pris l'arbitrage en otage en servant leurs propres intérêts. Le but inscrit d'une main flagrante par Michaël Eneramo lors de la demi-finale à Tunis de la Ligue des champions face au Ahly du Caire, validé par le Ghanéen M. Lampty, est la parfaite illustration du malaise de l'arbitrage africain sous le règne de Diakité qui part en léguant une situation des plus catastrophiques.