Le président de la Forem soutient que ce nombre n'est que la partie visible de l'iceberg et que si l'on compte les nombreux cas non signalés, on atteindra les 50 000 cas par an dont un taux élevé d'agressions sexuelles, notamment l'inceste. Nouara Djaffar a annoncé l'adoption avec trois autres ministères d'une charte nationale pour la protection des enfants des dangers de l'Internet. La célébration du 21e anniversaire de l'adoption le 20 novembre 1989 de la Convention internationale des droits des enfants, ratifiée en 1992 par l'Algérie, a été l'occasion pour la Forem de faire le point sur la situation des enfants et l'application des dispositions de cette convention sur le terrain. Pour ce faire, une rencontre a été organisée, hier à Dar El-Imam, par la Forem en présence de la ministre chargée de la Famille, de responsables de la DGSN, du directeur de l'Observatoire des droits de l'enfant, de psychologues et de nombreuses familles accompagnées de leurs enfants. Où en est l'Algérie dans la protection des droits des enfants ? Le professeur Khiati ne s'en réjouit pas trop. Le bilan n'est certes pas des plus catastrophiques mais des lacunes et des insuffisances subsistent, ont souligné les différents intervenants. “Nous ne pouvons pas parler de grande avancée. Il y a eu certes des démarches positives, mais les insuffisances et le manque de coordination sont toujours d'actualité”, note M. Khiati, qui en veut pour preuve les chiffres effarants de la maltraitance. Les rapports de la DGSN parlent de 10 000 cas signalés cette année dont 2 000 agressions sexuelles. “Mais ce ne sont que les cas déclarés. Si l'on comptabilise les autres cas, nous atteindrons les 50 000 par an. Ce qui est énorme.” Idem pour l'abandon qui touche plus de 3 000 enfants par an et la délinquance juvénile dont sont victimes plus de 15 000 jeunes. “Notre satisfecit par rapport à l'amélioration des conditions de l'enfance ne doit pas voiler les insuffisances recensées qui font que la situation est aujourd'hui préoccupante et nécessite des solutions et une coordination entre les différents partenaires”, a souligné, de son côté Mihoub Mihoubi, directeur de l'Observatoire national des droits de l'enfant. Intervenant de son côté, Nouara Djaffar, ministre déléguée chargée de la Famille, a reconnu que sur le plan de la législation visant la protection des enfants, l'Algérie n'a rien à se reprocher “mais des insuffisances persistent et nous œuvrons avec nos partenaires pour les combler”. Et d'ajouter : “Certaines lois qui datent de l'Indépendance doivent être modifiées.” Nouara Djaffar insistera longuement sur le plan national de l'enfance adopté en 2008 et indiquera que depuis la ratification de la Convention internationale des droits des enfants, l'Algérie a présenté au Comité international du suivi de son application deux rapports. Le troisième le sera à la fin de l'année en cours. La ministre indiquera, dans la foulée, que dans le cadre de la prise en charge des enfants, quatre départements ministériels : la Solidarité, la Famille, l'éducation et la Justice viennent d'adopter une charte nationale en vue de protéger les enfants des dangers de la mauvaise utilisation de l'Internet.