Les oliviers de Taourga attendent toujours l'entame de la campagne de cueillette, dès que, bien sûr, les pistes seront aménagées et ouvertes, comme le souhaitent les habitants de cette ville de l'Algérie profonde. Selon les estimations des spécialistes en la matière, la production oléicole dans les régions montagneuses de Boumerdès va enregistrer cette année un record, compte tenu d'un certain nombre de facteurs. Néanmoins, la cueillette des olives, qui seront utilisées et pour la conserverie et pour la production d'huile, semble compromise à cause de la difficulté de relief que rencontrent les paysans pour accéder à leurs champs. C'est ce que nous ont fait savoir les fellahs de cette localité, située sur une colline et surplombant l'oued Sebaou. “Après les pluies diluviennes qui se sont abattues dernièrement sur la région, tous les chemins sinueux et les accès menant aux champs d'oliviers se sont détériorés et sont devenus impraticables, et, par ricochet, nos terres sont devenues inaccessibles. Nous réclamons l'ouverture de nouvelles pistes carrossables et le bitumage des routes dans les plus brefs délais”, se sont-ils insurgés. Contacté par nos soins, le P/APC de Taourga, Rabah Attouchi, a affirmé à ce propos : “En effet, les intempéries enregistrées ces derniers temps ont provoqué la détérioration de ces pistes. Vous savez, par le passé, les services des forêts ont réalisé des pistes forestières mais depuis, elles n'ont pas été entretenues. Avec le temps et les pluies, ces pistes se sont détériorées. D'ailleurs, je profite de cette occasion pour lancer un appel aux services des forêts pour qu'ils interviennent rapidement et procèdent à l'aménagement des pistes forestières menant aux champs d'olives.” Le P/APC de Taourga a ajouté : “Leur aménagement ne nécessite pas de grands moyens ; une niveleuse suffira, car les pistes sont en tuf ou en sable. Les citoyens de Taourga souhaitent accéder à leurs champs d'oliviers à l'aide de tracteurs et autres engins modernes. Mais si la situation reste telle qu'elle est maintenant, les citoyens seront contraints de recourir aux méthodes ancestrales, à savoir l'utilisation des ânes pour aller cueillir leurs olives.” Abordant le volet production d'olives et d'huile dans sa commune, le P/APC de Taourga, dira : “Nous avons une oliveraie qui s'étend sur 720 hectares. Cette année, la production a atteint un record, mais avec l'impossibilité aux paysans d'accéder à leurs champs par manque de moyens. Je suis sûr que la plupart d'entre eux vont abandonner leurs biens et la cueillette des olives sera délaissée. Ceci aura un impact négatif sur la production d'huile d'olive dans toute la région et, du coup, son prix flambera.” Le P/APC de Taourga nous confiera plus loin que la production d'huile d'olive dans sa commune représente 90% de la production à Boumerdès. “Il faut savoir que malgré les problèmes récurrents que rencontrent les paysans, Taourga reste l'une des meilleures communes vu le grand rendement réalisé dans la production d'olives et d'huile d'olive. En plus, l'huile locale est connue dans la région comme l'une des meilleures sur le plan qualité. À Taourga, les huileries travaillent toujours avec les anciens moulins, c'est-à-dire les moulins traditionnels. Ces derniers donneront le vrai goût et une meilleure qualité d'huile. Nous avons en tout cinq à six moulins à olive traditionnels. Contrairement aux moulins industriels modernes, dont l'huile est plus légère et, par conséquent, elle perd un peu de son goût, notre huile, si vous la mettez au réfrigérateur, se congèle. Ceci démontre qu'elle est la meilleure.” En attendant, les oliviers de Taourga attendent toujours l'entame de la campagne de cueillette, dès que, bien sûr, les pistes seront aménagées et ouvertes, comme le souhaitent les habitants de cette ville de l'Algérie profonde.