Première La wilaya, qui compte 49 536 ha d?oliviers, connaît, cette année, une campagne oléicole des plus excellentes et jamais, de mémoire des habitants de cette région, de telles quantités n?ont été enregistrées. Favorisée par la bonne pluviosité, la campagne oléicole s?est déroulée, selon les agriculteurs de la région, dans de très bonnes conditions. Et, compte tenu des quantités importantes d?olives, la cueillette n?est pas encore terminée parce que, nous précise-t-on, dans certaines régions elle a été interrompue par les mauvaises conditions climatiques, notamment les chutes de neige. Parallèlement, la trituration se poursuit et les huileries sont, le moins que l?on puisse dire, inondées d?olives et la plupart d?entre elles sont contraintes à travailler sans interruption, jour et nuit. Aux services agricoles de la wilaya, on nous informe que la superficie concernée à ce jour par la récolte est de 47 442 ha et que la production obtenue en olives s?élève pour le moment à 1 362 113 quintaux, dont 1 250 000 quintaux transformés, ce qui a donné, précise encore notre source, 22 375 000 litres, chiffre qui dépasse largement les prévisions de ces services. Les services agricoles de la wilaya évaluent le rendement de cette campagne à 28,58 quintaux à l?hectare, et en huile à 17,90 litres pour un quintal. Des rendements estimés importants comparativement aux années précédentes. Ces chiffres de la DSA de Béjaïa sont jugés, en revanche, en deçà de la réalité et les oléiculteurs de la wilaya tablent, d?ici à la fin de la campagne, sur une production de plus de 35 millions de litres. Comme chaque année et à l?occasion de chaque campagne oléicole, le problème de la commercialisation de cette huile revient avec acuité puisque l?huile d?olive de Kabylie ne bénéficie d?aucun circuit de commercialisation officiel, mais d?un circuit informel. En attendant, celle-ci est stockée et transportée dans des conditions parfois contraires aux normes. Quant à l?exportation, elle demeure toujours un v?u pieux malgré la spécificité de cette huile biologique reconnue par les spécialistes en la matière. Cette année, l?on craint toujours pour l?écoulement de cette huile, puisque son prix, déjà en chute, pourrait dégringoler davantage à la fin de la campagne. En l?absence d?un organisme de collecte ou d?un centre de commercialisation, l?oxydation des quantités importantes dans des fûts n?est pas exclue. De la commercialisation de ce produit, l?un des oléifacteurs de la vallée de La Soummam nous informe qu?«ils se lancent déjà dans une course contre la montre, car vu les quantités énormes produites, il faut les écouler avant la campagne prochaine, qui sera normalement aussi bonne». Notre interlocuteur précise au passage que «malgré le travail sans relâche des huileries, il faut souligner qu?elles n?ont pas pu satisfaire à temps les producteurs en trituration». L?abondance de l?olive entassée devant les huileries dans des conditions lamentables repose encore la question de la qualité de l?huile et de son taux d?acidité. Des conditions qui empêchent l?huile de Kabylie de s?aligner sur les normes internationales et pénétrer ainsi le marché international bien balisé.