C'est un pur produit de la méritocratie française : fils d'un ouvrier algérien parti en France dans les années 50, Nacer Meddah a été élevé par sa mère, une femme de ménage, après le décès du père. Brillant étudiant, il réussit à intégrer l'ENA, puis les cabinets ministériels (avec la socialiste Elisabeth Guigou), la Cour des comptes dont il a été secrétaire général adjoint. Il a été à l'Elysée aux côtés de Bernard Bajolet, coordinateur national à la sécurité. Il a été nommé préfet, pour la première fois en 2006, dans le département de l'Aube. En décembre 2008, il est affecté en Seine-Saint-Denis. À peine un peu plus d'un an, il est remplacé par un ami de Sarkozy en avril dernier pour être envoyé en Franche-Comté. Sept mois seulement après son arrivée dans ce département, il vient d'être relevé et remplacé par l'ex-directeur de cabinet d'Eric Besson au ministère de l'Immigration, selon une information rapportée par le site “Viva l'Algérie”. Cette décision ressemble à une sanction que les élus - chose rare - n'ont pas manqué de dénoncer. Car Nacer Meddah a établi des liens forts avec eux. Et il est soupçonné de sympathie avec la gauche. Dans la Sarkozie, on n'aime certes pas la neutralité de l'Etat. Mais il faut être du bon côté. C'est à dire le sien.