Le principe de cette médecine est un ensemble d'outils permettant de révéler des marqueurs de maladies jusque-là indétectables avec les moyens actuellement utilisés. Nul n'est prophète dans son pays est un adage qui se vérifie bien souvent. Dès qu'il eut atteint l'âge de 65 ans, l'administration de l'Institut Pasteur de Paris a demandé à Luc Montagnier, découvreur du virus du sida, de faire valoir ses droits à la retraite. Il s'exécuta. Les Américains, à l'affût, lui proposèrent aussitôt la direction d'un centre de recherches flambant neuf. Le chercheur poursuivra ses travaux, et quelques années plus tard, en 2008, le prix Nobel de médecine lui tomba dans les bras pour la découverte du VIH, virus à l'origine du sida. La “bêtise” de l'administration peut parfois priver tout un pays de sublimer le fruit qu'il a tant entretenu. Et c'est le temps qui donne raison. Lors de son passage à Lyon, la semaine dernière, en provenance de New York où il travaille et réside, le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008, a donné une conférence et longuement rencontré son ancien élève, le professeur Kamel Sanhadji, avec lequel il maintient à ce jour une collaboration scientifique (voir plus loin dans le texte). Le professeur Luc Montagnier prend son bâton de pèlerin et prêche (scientifiquement) pour l'intérêt d'une prévention (pas au sens classique) en matière de santé publique par le développement d'outils nano-moléculaires. Il est en train de développer, avec des physiciens, des techniques basées sur l'amplification de micro-organismes (bactéries, virus… ) fondées sur des caractéristiques électromagnétiques comme traces de ces germes. En effet, et après une infection par ces germes et même si ces derniers disparaissent (physiquement) d'une cellule ou d'un milieu intérieur, ces germes laissent une “mémoire” de leur passage dans les liquides et en particulier dans l'eau (l'eau garde mémoire ou une trace de ce passage). Il s'agit, en quelque sorte, d'une “mémoire de l'eau”. Elle est matérialisée par un signal électromagnétique laissé dans l'eau par l'ADN (acide désoxyribonucléique, c'est-à-dire le matériel génétique) de l'agent infectieux. Il s'agit évidemment d'un signal très faible mais persistant d'ondes de très faibles fréquences électromagnétiques (entre 500 à 2 000 hertz). Luc Montagnier a effectué des expériences sur des liquides ayant contenu des bactéries ou des virus mais qu'il a filtrés. Ces liquides ultrafiltrés avec des filtres ne laissant passer aucun micro-organisme ni trace d'ADN (vérifié par la technique d'amplification d'ADN). Ces filtrats qui ne contiennent que de l'eau et des sels sont ensuite mis en contact avec des cultures de cellules, pendant 8 à 21 jours, et révèlent la présence de nouveau du germe. Il s'agirait probablement d'une information génétique de l'ADN de l'agent infectieux transmise à l'eau et qui est ensuite reproduite. C'est cette information, sous forme de résonance électromagnétique, qui peut être captée sous forme d'un signal exploitable. Fait intéressant, c'est que ce signal est d'autant plus détectable lorsque la solution aqueuse est très diluée (comme si la dilution améliorait la netteté du signal). Evidemment, l'exploitation de cette découverte aurait des retombées extraordinaires sur la détection des maladies et des germes, ceci très en amont de l'expression clinique de la pathologie. Ainsi, on pourra détecter par ces techniques les signaux de très basse fréquence émis par des micro-organismes (ou leur ADN) ayant intégré les cellules humaines même à l'état de traces et avant leur expression et leur expansion dans l'organisme aboutissant à la maladie. Certaines pathologies chroniques, telles que la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques (aspect pris en charge par Kamel Sanhadji en mettant au point un modèle animal dans le traitement de cette maladie en inhibant un virus endogène fortement associé à cette pathologie), les maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer ou les cancers, entrent dans cette perspective, car elles peuvent être dépistées à un stade précoce. Ainsi, une médecine préventive nouvelle pourra voir le jour dans un avenir proche. Elle sera quadripolaire : prédictive (test nano-moléculaire), préventive, personnalisée et participative (médecin-patient). Même si elle a un coût, cette médecine sera quand même rentable à long terme en agissant en amont, c'est-à-dire au niveau de la couverture sociale (dépenses élevées engagées par la Sécurité sociale dans la prise en charge de ces maladies lourdes et chroniques). Aussi et surtout, on laissera des moyens solidaires pour les générations futures. Et c'est là où les expressions gouverner, c'est prévoir et la santé n'a pas de prix ont un sens. Biographie express Luc Montagnier est né en 1932, a reçu de nombreux prix, dont les prix Rosen (1971), Gallien (1985), Korber (1986), Jeantet (1986), Lasker en médecine ((1986), le Gairdner Prize (1987), Santé Prize (1987), Japan Prize (1988), Roi Faisal (1993), Amsterdam Foundation Prize (1994), Warren Alpert Prize (1998), Prince of Asturias (2000), l'introduction au National Invention Hall of Fame (2004). Il est Commandeur de l'Ordre national du mérite (1986) et Grand Officier de la Légion d'honneur (2009). En 2008, il a reçu le prix Nobel de médecine et de physiologie pour sa découverte du virus VIH du sida.