Cette réunion est la deuxième du genre après celle tenue en mars dernier dans la capitale britannique. Au cours de son séjour dernièrement à Alger, Alistair Burt, ministre d'état en charge de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, avait annoncé la tenue d'une telle rencontre, dans le cadre de la mise en place d'un comité mixte d'experts. Or, selon des sources diplomatiques algériennes à Londres, ce genre de mécanisme n'existe pas officiellement. Dans une récente interview à Liberté, Mohamed-Salah Dembri, ambassadeur de l'Algérie au Royaume-Uni a indiqué “qu'il n y a pas de comité spécifique mais des réunions qui se déroulent à un niveau institutionnel et à la demande”. La coopération algéro-britannique dans le domaine sécuritaire s'est consolidée ces dernières années. Les responsables britanniques considèrent l'Algérie comme un partenaire privilégié dans la lutte contre le terrorisme. à Alger, Alistair Burt a affirmé que les deux pays “ont été victimes de terrorisme et ont par conséquent, beaucoup de choses à apprendre l'un de l'autre”. La coopération est très soutenue dans le domaine du renseignement. Londres entend également soutenir Alger dans sa campagne de lutte contre les réseaux de l'Aqmi qui représentent une source de menace en Europe et dans son propre territoire. à ce titre, elle est disposée à l'aider matériellement en lui procurant l'armement nécessaire. MM. Burt et Dembri viennent d'ailleurs de confirmer la signature de contrats pour la vente à l'ANP d'équipements militaires britanniques. Les transactions concernent l'acquisition d'un certain nombre d'hélicoptères. Le Royaume-Uni négocie également la vente d'avions de combat à l'Algérie. Comme il prend en charge la formation de cadres de l'armée. La coopération s'est élargie au domaine naval. Des navires de guerre algéro-britanniques participent depuis peu à des exercices communs. Sur le plan institutionnel, les deux pays ont signé une convention d'extradition qui a permis à Londres de renvoyer des individus impliqués dans des affaires terroristes en Algérie. Au registre diplomatique, la Grande-Bretagne parle le même langage que l'Algérie concernant la gestion de la menace terroriste dans le Sahel. Elle est opposée notamment, au paiement des rançons aux groupes armés. “Le terrorisme représente une menace pour tout le monde. Il y a différentes manières d'y faire face. Nous sommes de l'avis de l'Algérie en ce qui concerne la criminalisation du paiement de rançons qui, pour nous, peut être la base du financement des terroristes. Il est donc juste de lutter contre le paiement de rançons”, a souligné Alistair Burt. Pour rappel, un citoyen britannique, Edwin Dyer, a été décapité par Al-Qaida au Mali, en 2009, parce que son gouvernement a justement refusé de monnayer sa libération. Au cours de son séjour à Londres, la délégation algérienne rencontrera de hauts responsables britanniques du contre-terrorisme. M. Rezzag Bara a déjà eu l'occasion de s'entretenir avec Alistair Burt à Alger. Selon certaines sources, les discussions de Londres pourraient englober le dossier du nucléaire iranien. Les autorités britanniques souhaiteraient voir l'Algérie jouer un rôle de médiation dans cette affaire. “Elle est l'amie des deux pays”, a observé M. Burt lors de sa visite à Alger.