Traçabilité Le système de régulation institué en vue de lutter contre les pénuries de produits de large consommation et les pratiques spéculatives bat de l'aile actuellement. Pour preuve, la crise actuelle du lait, la plus grave depuis 2000, montre les difficultés des pouvoirs publics à maîtriser le marché. La flambée des prix qui a touché à la fois les viandes rouges et blanches pendant le Ramadhan, en dépit de l'importation et du stockage de quantités importantes de ces produits et la hausse du prix de la pomme de terre nous rappellent que sans une organisation des circuits de distribution, les efforts indéniables de régulation de l'Etat s'assimileront à un coup d'épée dans l'eau. En fait, l'Etat fait face à un gros problème de traçabilité concernant la commercialisation de produits agroalimentaires. Cas frappant : la quasi-totalité de la production de lait cru ne s'oriente pas vers les unités de transformation mais plutôt vers le marché parallèle. De manière générale, à l'orée de cette seconde décennie, l'Algérie n'a toujours pas identifié les intervenants dans la chaîne du lait, le commerce des fruits et légumes ainsi que dans le négoce de la viande. Un coup de pouce donné à l'anarchie sur le marché et aux transactions en dehors des circuits officiels. Au demeurant, l'état de déliquescence des institutions de contrôle explique pourquoi le produit de large consommation est détourné au profit de spéculateurs qui font la pluie et le beau temps sur le marché. En tout cas, la volonté de l'Etat pour freiner l'expansion de l'informel n'est guère affichée, du moins “transposée sur le terrain”. L'immense retard accusé dans la réalisation des marchés de gros et de détail, à travers le pays, en vue d'organiser le commerce intérieur et légaliser les activités informelles reflète la tendance générale. Une main molle de l'Etat, une absence de détermination des pouvoirs publics et une coordination intersectorielle quasiment absente. Conséquence, une érosion du pouvoir d'achat de la majorité de la population est enregistrée. Mais sur ce point, le système statistique officiel semble muet. Spécialiste du virtuel. Il ne rend paradoxalement pas compte du phénomène. Enfin, les dernières mesures pour affiner la régulation dans la filière lait constituent la meilleure démonstration de la défaillance de l'encadrement de l'activité, même s'il faut au passage encourager la politique actuelle qui vise à accroître l'offre en lait et autres produits de large consommation au détriment des importations. Mais encore une fois, sans une approche globalisante, définie en concertation, tenant compte des difficultés réelles des producteurs et des autres intervenants dans les différentes filières, une telle démarche est vouée à l'échec. LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUANT ICI