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“Condamnée à la solitude”
La nouvelle de Adila Katia
Publié dans Liberté le 05 - 12 - 2010

RéSUMé : Sous la menace du couteau, Ghania lui dit la vérité. Lyès était bouleversé. Il comprenait maintenant pourquoi toutes ces années d'animosité entre elle et son oncle…
30eme partie
-Pauvre Ghania. Je vais me venger ! décida-t-il. Je vais le tuer. Je ne lui pardonnerai pas de t'avoir trahie, de t'avoir brisée, alors qu'il devait te protéger, te défendre !
Lyès se leva et enfila sa chemise. Il ramassa le couteau et dit :
- Recouche-toi. Essaye de dormir un peu. Tu n'as plus rien à craindre, je suis ici.
Il allait ouvrir la porte quand il se retourna pour lui ajouter :
- Si je me suis comporté durement ces dernières semaines, c'était pour te faire réagir. Parce que je t'aime toujours. Parce que cette maison est réellement la tienne. Quoi qu'il ait pu arriver. Quoi qu'il arrive !
Ghania tenta de sourire à travers ses larmes. Elle les essuyait quand il referma la porte derrière lui. Vidée et fatiguée, elle s'endormit. Pour la première fois depuis dix ans, elle n'avait plus cette chape de plomb sur le cœur.
Quand elle se réveilla au matin, Lyès et son père étaient partis au village. Elle le sut au mot écrit sur un papier posé sur la table de nuit.
Très anxieuse, elle a dû attendre deux jours avant de voir Lyès arriver.
- Tu vas devoir témoigner. J'ai remis l'affaire entre les mains d'un avocat très compétent. Je ne voulais pas aller en prison en me vengeant moi-même. Seule la justice peut l'anéantir, le briser, comme il te l'a fait durant toutes ces années.
- Mais comment vais-je témoigner ? Et le scandale au village ? Comment vais-je être accueillie par ma famille ? Lyès, je vais être bannie ! Et qu'arrivera-t-il ?
- Il mourra en prison, lui dit Lyès. Après-demain, tu raconteras tout à l'avocat. Il a des questions à te poser.
- Je ne le pourrai jamais !
- Il le faudra Ghania.
Le lendemain, Ghania rencontra l'avocat, un homme d'âge mûr. Ils déposèrent une plainte en 1988 à Alger, mais l'affaire n'ira pas devant les tribunaux de Tizi Ouzou, car Hamou décéda bien avant. Au village, on en parla longtemps et Ghania n'y mettra plus les pieds. Ses frères n'avaient pas toléré qu'elle ait porté plainte, en plus du déshonneur et du scandale qui avaient suivi après sa plainte.
Ghania est, depuis, bannie par sa famille qui ne lui pardonne toujours pas d'avoir “sali” leur nom à tout jamais. Elle n'a plus remis les pieds dans son village natal, même en apprenant la mort de son oncle Hacène. Elle se retrouve aujourd'hui encore condamnée à la solitude parce qu'elle a osé dire la vérité, briser les codes de l'honneur et les barrières du tabou en plaidant contre son père qui avait abusé d'elle étant enfant.
L'inceste est un phénomène présent dans notre société et demeure encore sujet tabou. En campagne, il n'est même pas abordé entre femmes. On maudit celui ou celle qui ose en faire allusion. Lors des cas d'inceste, les filles ou femmes concernées, sous d'autres cieux, sont des victimes qu'il faut à tout prix protéger et qui ont droit à tous les égards. Chez nous, elles sont coupables bien avant d'être jugées et contraintes, comme Ghania, à rester loin de leur village, bannies par les siens et craignant aussi pour leur vie. Je remercie maîtres N. M. et C. A. qui se reconnaîtront pour m'avoir donné les détails de cette affaire. Les noms, prénoms, métiers et lieux choisis sont faux. Ceci, pour garder l'anonymat le plus absolu sans pour autant modifier l'histoire.
Fin
A. K.


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