Voulant mettre fin au conflit qui oppose son institution aux avocats, le président de la Cour suprême a invité le bâtonnier national à une rencontre le 12 décembre. Le conflit opposant les avocats à deux institutions judiciaires est en passe de connaître son épilogue. C'est du moins ce que laisse entrevoir la nouvelle tournure qu'a prise la fronde des robes noires. Largement suivi par les avocats, le boycott de la Cour suprême et du Conseil d'Etat a finalement trouvé une oreille attentive auprès des responsables de la Cour suprême. Les robes noires ont à peine entamé leur mouvement que le premier magistrat de la Cour suprême a réagi. Non pas par un “réquisitoire”, mais par un “jugement” tant attendu. En effet, ne voulant probablement pas envenimer davantage la situation, le premier magistrat de la Cour suprême “a adressé dimanche une correspondance à l'Union nationale des organisations des avocats algériens pour débattre de la situation et y remédier”, nous révèle Me Menad, président de l'UNOAA et bâtonnier national. Pour ce faire, une réunion est prévue le 12 décembre entre le président de la Cour suprême M. Berradja et les membres du conseil de l'Union nationale des organisations des avocats algériens. Une première réunion tant sollicitée par le même conseil qui aura enfin l'occasion de laver le linge sale en famille. Cependant, tient à nous préciser Me Menad, ce n'est pas pour autant que l'union renoncera à l'action engagée depuis dimanche dernier. “Le boycott de la Cour suprême et du Conseil d'Etat se poursuivra toute la semaine comme prévu”, nous dit-il. Et d'ajouter que les membres de l'union se retrouveront, également comme prévu, le week-end prochain, “pour faire le point de la situation et évaluer les résultats de leur action”. Une action dont les premiers résultats réjouissent le premier responsable de l'Union des organisations des avocats. “Notre démarche a été positive puisqu'on a pu arracher un rendez-vous que nous attendions depuis des mois.” Interrogé par ailleurs sur le taux de suivi du boycott des deux institutions par les avocats, Me Menad nous dit qu'il a été largement suivi. Notre interlocuteur ne manquera pas de tirer à boulets rouges sur “ce groupe d'avocats qui n'ont pas respecté le boycott sous prétexte de n'avoir pas été informés et associés à la prise de cette décision”. Plaidant la position de l'union qu'il préside, Me Menad répondra en précisant qu'il est matériellement impossible de rassembler toute la base constituée de pas moins de 25 000 avocats pour demander à chacun son opinion. Mais ceux-ci peuvent suivre les lois et les règles d'usage qui font que “seuls les représentants des différents barreaux et organisations qui ont été élus par cette même base se concertent et votent les décisions”. “Sinon, fulmine notre interlocuteur, pourquoi a-t-on voté en notre faveur ?” Et de réfuter les “accusations” faisant état que l'approche des élections au niveau des barreaux “serait derrière notre action”. Pour notre interlocuteur, “ces avocats ne représentent qu'eux-mêmes et ne méritent même pas de pratiquer cette noble profession”.