Comme nous l'a déjà annoncé son président, les membres de l'Union nationale des Ordres des avocats algériens se sont réunis, hier, au siège de l'organisation à la Cour suprême d'Alger. Au menu de ladite réunion, l'évaluation de la dernière action de protestation engagée par les robes noires pendant la semaine écoulée et la préparation de la tant attendue rencontre avec le président de la Cour suprême prévue demain matin au siège de l'institution judiciaire. Dégager en commun la liste des représentants des différents bâtonnats qui prendront, demain, part à l'entretien avec le président de la Cour suprême, a été le premier point abordé par les bâtonniers. Deux propositions étaient formulées par les membres et il fallait les départager. En effet, une partie des bâtonniers soutenait l'idée que tous les membres de l'union devaient prendre part à la réunion et une autre partie plaidait pour la délégation de certains parmi eux uniquement. “Nous nous sommes mis d'accord sur la liste et le nombre de bâtonniers ou leurs représentants qui vont assister à la réunion”, nous dit Maître Menad. Et de préciser que “certains bâtonniers fréquentant rarement la Cour suprême ne sont pas très au fait des contraintes. C'est assez souvent la base qui est confrontée aux problèmes”. En d'autres termes, certains représentants de bâtonniers seront donc plus habilités à en débattre et à plaider les propositions que l'union compte présenter à Berradja. Confiant, Maître Menad note que logiquement “ce type de rencontres est sanctionné par un P-V qui doit être respecté et mis à la disposition de tous les avocats”. En tout état de cause, les bâtonniers n'iront pas à la Cour suprême les mains vides mais re-déposeront sur le bureau de Berradja une “plaidoirie” en vue de la levée de onze contraintes majeures auxquelles font face les avocats dans l'exercice de leur profession au niveau de cette institution judiciaire et du Conseil d'Etat. Maître Menad évoque en premier lieu l'épineux problème de stationnement et l'accès des robes noires à l'institution. “Il n'y a plus d'accès réservé aux avocats. Ces derniers sont contraints de déposer leur carte professionnelle, comme n'importe quel autre citoyen, au niveau du poste de police situé à l'entrée de la Cour suprême. La même carte leur sera pourtant exigée par le greffier pour le retrait des documents. Comment faire ?” relève notre interlocuteur. Une autre contrainte citée est liée au retrait des arrêts au niveau du Conseil d'Etat. “Le retrait se fait uniquement deux jours par semaine, dimanche et mercredi. Ce qui n'arrange pas les avocats qui ne sont pas maîtres de leur temps.” Ils plaident donc pour la levée de cette contrainte. Accès difficile au Conseil d'Etat, problème d'Internet, non-communication de la date des délais accordés aux avocats… sont autant d'obstacles recensés par les robes noires.