Le SG du FLN a tenté, hier, de limiter les dégâts subis par son parti depuis l'entame de son opération de restructuration. En réunissant la commission de coordination du parti, une structure qui ressemble à un cabinet noir, à cheval entre le bureau politique et le comité central, Belkhadem veut préparer le terrain à la session ordinaire du comité central du FLN, prévue pour jeudi prochain. La commission de coordination, qui regroupe, outre les membres du BP, les élus des deux Chambres du Parlement et les ministres, donnait l'air de fondre comme neige au soleil, hier. Une cinquantaine de membres seulement ont fait le déplacement hier, dont deux ministres (Harraoubia et Barkat). D'autres ministres, selon Belkhadem, se sont excusés pour des raisons professionnelles, mais il manquait beaucoup de monde, tout de même. D'autant plus que le jour même était prévue la réunion du bureau politique. C'est dans une salle obscure (panne d'électricité) que Belkhadem a tenté de préparer le terrain à la réunion du comité central où il est attendu que les néo-redresseurs fassent parler d'eux. Même si le secrétaire général du FLN a indiqué que cette session devrait débattre des questions organiques du parti, tout porte à croire que le clan Belkhadem tentera de “noyer” l'ordre du jour par de nombreux projets en vue d'éviter la confrontation avec les opposants. Trois jours ne suffiraient peut-être pas pour résoudre une crise profonde qui menace l'existence même du parti. Mais ce n'est pas l'avis de Belkhadem qui persiste à affirmer que “seules 5 kasmas ont connu des problèmes” sur plus de 1 600 que compte le parti à travers le pays. Belkhadem avoue, pour la première fois, que dans certaines kasmas, les élections devraient être refaites, en confirmant les dires de ses adversaires. “Certains nouveaux responsables de kasma sont toujours militants et élus dans d'autres partis”, et d'affirmer que “les listes doivent être épurées”. Cependant, Belkhadem arguera que, dans la plupart des cas, les contestataires ont agi de la sorte dès qu'ils n'ont pas été retenus sur les listes. Il estimera que l'opération de renouvellement des mouhafadhas, prévue entre janvier et février, devrait être plus facile à gérer étant donné que la base électorale est connue d'avance. En outre, il affirmera que le bureau politique est en train de réfléchir à la meilleure manière de résoudre le problème du cumul des mandats. En somme, la rencontre d'hier fut surtout une occasion — une de plus — pour Belkhadem d'occuper les devants de la scène médiatique, lui qui se voit déjà dans la peau d'un “présidentiable” et qui fait tout pour le montrer. Aucun mot n'a filtré sur la réunion de la commission de discipline tenue la veille et qui avait décidé de suspendre El-Hadi Khaldi et Mohamed-Seghir Kara. Mais pour des membres du bureau politique, les décisions de la commission de discipline ne sont pas exécutoires et restent à l'appréciation du SG du parti.