L'hôtel Riadh de Sidi-Fredj a abrité, hier, les travaux de l'instance de coordination du FLN, composée de près de 320 membres du secrétariat exécutif, du conseil exécutif, des mouhafadhas, de l'équipe ministérielle, du bureau des deux Chambres du Parlement et des présidences des APW et des APC des chefs-lieux de wilaya. Une structure présidée par le chef du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui se réunit pour la première fois depuis le 8e congrès de cette formation, qui s'est tenu en 2005. Dans son discours d'ouverture, qui a duré plus d'une heure, Belkhadem a annoncé le lancement de la campagne pour la reconduction de Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République, puis a consacré une large place à sa propre promotion à la tête de l'ancien parti unique et à certaines insinuations qui en disent long sur ses intentions de renforcer son pouvoir au sein du parti. Curieusement, il a confirmé les rumeurs faisant état d'une contestation contre sa personne au sein de son propre parti, même s'il a tenté de jouer au rassembleur, faisant l'éloge à maintes reprises de “l'union des rangs”, jouant sur les cordes sensibles des militants nationalistes et entretenant l'amalgame entre son parti politique et “la voix de l'Algérie”. L'ex-Chef du gouvernement a, en outre, loué “les expériences” de sa formation, ses “capacités humaines” et les “sacrifices” des militants “pour l'intérêt de l'Algérie”. “Notre parti (FLN) est à l'écoute de l'actualité et des préoccupations des différentes franges de la société, et il le restera”, a souligné Belkhadem, en inscrivant la révision constitutionnelle, décidée dernièrement par “le président du parti”, c'est-à-dire le premier magistrat du pays, “dans l'intérêt général”, pour “préserver la place de l'Algérie sur la scène internationale, maintenir la stabilité et poursuivre “le développement”. L'intervenant s'est également initié au style offensif, rappelant que “les tentatives de semer le doute sur la révision de la Constitution (qui) ont ébranlé le parti FLN dans sa capacité d'initiative”, ont échoué, puisque “l'on est revenu à ce que le FLN demandait”. Il s'est néanmoins rapidement corrigé en précisant qu'il s'agit seulement d'une “révision partielle” qui ne va pas à l'encontre de “la liberté du choix du peuple” et qui vise, entre autres, les “équilibres, la représentation féminine et la consécration des symboles de la Révolution”. “Il faut dépasser les règlements de compte” Pour Abdelaziz Belkhadem, le FLN est aujourd'hui “à l'avant-garde des forces politiques”. Une position qui, selon lui, lui permet donc de “présenter la candidature du président du parti pour un troisième mandat” et d'appuyer “un programme consacrant le travail de réconciliation, le développement juste pour toutes les régions, l'approfondissement de la démocratie et la consécration de la force de l'Etat et de ses institutions”. Une position qui l'interpelle dans le même temps sur le dispositif partisan à mettre en place pour éviter, en avril 2009, les abstentions massives. “Nous sommes là également pour examiner la situation générale du parti FLN et ses réalisations pendant la période passée”, a déclaré Belkhadem, en se limitant à son mandat, non sans critiquer “ceux qui voulaient mettre le FLN au musée (de l'histoire)”. Le leader du parti a tenu à “éclairer l'opinion publique nationale et internationale” sur les priorités de sa formation, à savoir notamment : “l'homogénéité des rangs du parti”, “le rapprochement entre la direction et la base” et “les questions d'organisation”. Par ailleurs, il a accordé un satisfecit à “la situation militante” et à son bilan, informant plus tard l'assistance de “la poursuite et (du) respect des statuts du parti et des décisions de la direction”, de celle du travail de “restructuration” et d'“organisation” des différentes structures du parti FLN, de la cellule (de quartier) à la mouhafadha. Enfin, Belkhadem a annoncé la relance de “l'opération d'adhésion” et la création prochaine d'un “centre des études et de la documentation” propre à sa formation, en invitant tout un chacun à “dépasser les règlements de compte”. Une fois le discours terminé, le SG du FLN a prié les journalistes de quitter la salle “pour faire leur travail”, en leur signifiant clairement qu'il “n'a rien à cacher”. H. Ameyar