De la sobriété pour la 4e édition Contrairement aux éditions précédentes où l'inauguration officielle avait lieu au TRO, c'est la salle de cinéma Maghreb qui a abrité la soirée d'ouverture de cette quatrième édition, ainsi que les hommages et la projection, hors compétition, de Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb. La salle de cinéma Maghreb, au boulevard Larbi-Ben-M'hidi, entièrement renouvelée, a abrité, avant-hier soir, la cérémonie d'ouverture de la quatrième édition du Festival international du film arabe d'Oran (FIFAO). Ce festival qui tend à s'enraciner dans le paysage cinématographique arabe et mondial se poursuivra jusqu'au 23 décembre. Le FIFAO, qui sera organisé dès 2011 au début du mois de juillet, connaîtra la projection de treize longs métrages en compétition, de vingt et un courts métrages (en compétition également) qui concourront pour l'Ahaggar d'Or, ainsi qu'un bon nombre de films des pays du Golfe dans le cadre d'un panorama dédié au cinéma de ces pays. Le jury de la section courts métrages, présidé par Brahim Letaïef, a été présenté au grand complet. Le cinéaste tunisien sera assisté par le comédien et réalisateur Mohamed Nadif (Maroc), le réalisateur mauritanien Salem Dendou, le directeur photo algérien Allel Yahiaoui et la comédienne syrienne Dima Koundoulfoud. Côté long métrage, c'est l'écrivain (également scénariste notamment du film Nahla, de Farouk Bouloufa) qui présidera le jury, composé de Rabie El-Zemmouri, compositeur tunisien de musique de films, Abdallah Hassan Ahmed, réalisateur émirati, Colette Nawfel, directrice du Festival du cinéma de Beyrouth, Suzanne Najmeddine, comédienne syrienne, et Ahmed Boughaba, critique marocain. Après la présentation des jurys, place aux hommages. Le FIFAO a tenu à honorer trois personnalités du cinéma arabe : la comédienne koweïtienne Hayat Al Fahd, la grande dame du cinéma algérien, Chafia Boudraâ et le regretté Larbi Zekkal. Hayat Al Fahd n'a malheureusement pas pu être présente à Oran pour recevoir son hommage en raison de la situation de santé difficile de sa sœur, mais elle a adressé ses vives salutations au public algérien à travers un message téléphonique. Grande dame du cinéma et de la télévision au Koweït, Hayat Al Fahd a commencé à la radio, avant de s'illustrer dans de nombreux rôles, au côté, entre autres, de Souad Al Abdallah. Chafia Boudraâ à propos de “Hors-la-loi” : “Il n'y a que la vérité qui blesse” Tout aussi impressionnante, Chafia Boudraâ, dont le surnom de “Lla Aâyni” lui colle à la peau est connue pour ses nombreux rôles au cinéma et à la télévision. Elle a incarné avec brio le rôle de la mère algérienne : courageuse, battante et toujours prête à se sacrifier pour les siens. Durant l'hommage qui lui a été consacrée, elle s'est agenouillée sur scène pour remercier son public. “Je dédie cet hommage à chaque Algérien et Algérienne”, a-t-elle clamé. Et d'ajouter : “Tout le travail que j'ai accompli, je n'aurais pu le faire toute seule. Je rends hommage à tous les hommes de l'ombre, et comme le dit si bien l'adage : “Il ne faut pas oublier l'ombre, elle est aussi importante que la lumière'”, a-t-elle tenu à préciser. De l'Incendie, de Mustapha Badie, à Leila et les autres, de Sid Ali Mazif, en passant par une Femme pour mon fils, d'Ali Ghanem, et plus récemment dans Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, Chafia Boudraâ a un parcours d'exception. À propos de sa collaboration avec Rachid Bouchareb, elle dit : “J'étais la mère des Algériens, mais Rachid Bouchareb m'a donné la possibilité de jouer la mère de l'humanité”, tout en relevant que le film a fait beaucoup de bruit autour de lui, car “il n'y a que la vérité qui blesse”. La comédienne a reçu son hommage des mains d'Abdelghani Fillali, secrétaire générale de la wilaya d'Oran et représentant personnel du M. le wali d'Oran. Larbi Zekkal a également été honoré à titre posthume ; et ce sont ses deux filles qui ont reçu l'hommage des mains du président de l'APW, Abdelkader Hadjoudj. Disparu il y a quelques mois, Larbi Zekkal est une personnalité à la fois emblématique et incontournable du cinéma algérien. Hors la loi, de Rachid Bouchareb, qui s'intéresse au destin croisé de trois frères, qui se confond avec l'histoire de l'Algérie, a ensuite été projeté. Par ailleurs, une bonne dizaine de personnalités arabes ont été invitées par le FIFAO. Les artistes — entre autres le comédien et producteur égyptien Khaled Abou Nagga — n'ont pas tous été présents à l'ouverture officielle, car pris par d'autres engagements, mais arriveront au milieu du festival. En outre, la salle Cinémathèque abritera la projection des courts métrages, la salle Maghreb accueillera la compétition des longs métrages, et c'est à la salle Essaâda que sera projeté le panorama du cinéma du Golfe, ainsi que les rediffusions des longs métrages en compétition. Deux conférences seront organisées aussi : la première portera sur la relation entre le cinéma et la musique, la seconde s'intéressera à la critique cinématographique dans le monde arabe.