Pourquoi a-t-il été arrêté ? Avait-il été agressé ou était-il l'agresseur ? Quelles sont les conditions de sa garde à vue ? Ce sont là autant de questions auxquelles la commission d'enquête devra trouver des réponses. Une commission d'enquête dépêchée par la DGSN et conduite par le directeur général de la Police judiciaire se trouve depuis vendredi dernier, à Constantine, afin de lever le voile sur les circonstances de la mort d'un détenu, retrouvé, jeudi soir, pendu dans sa cellule, au commissariat central. Parallèlement, le procureur de la République vient d'ordonner l'ouverture d'une enquête judiciaire à la suite d'une plainte déposée par la famille de la victime dont la mort “suspecte” a laissé libre cours aux supputations et autres hypothèses émises, entre autres par la famille du défunt, toujours sous le choc de la terrible tragédie. D'autant que, selon certaines sources proches de la victime, cette dernière ne souffrait d'aucune pathologie psychiatrique pouvant la conduire à commettre un acte aussi répréhensible. Il va sans dire que cette affaire a créé un précédent dans les annales judiciaires de la wilaya de Constantine, mais également en Algérie. En effet, un homme répondant aux initiales T. K., âgé d'une quarantaine d'années et résidant dans la commune de Hamma-Bouziane, située à environ 15 kilomètres de la ville de Constantine, a mis fin à ses jours à l'aide d'une corde de fortune qu'il aurait fabriquée avec ses lacets de chaussures. L'incident s'est produit dans une cellule au commissariat central, une heure après qu'il eut été arrêté par les éléments de la Police judiciaire de la sûreté de wilaya, au niveau de la cité de Djenane-Zitoune, située à proximité de la gare routière est. L'individu, qui se trouvait en état d'ébriété, a été conduit au commissariat central où il sera retenu seul en cellule de dégrisement. Il sera, peu de temps plus tard, retrouvé mort. T. K., a, en effet, succombé après s'être pendu avec les lacets de ses baskets. Bien que le protocole veuille qu'une personne arrêtée soit d'abord fouillée et dépourvue de tout ce qui peut porter atteinte à son intégrité physique, ce ne fut pas le cas pour T. K. Dès que les policiers se sont aperçus des faits, ils ont aussitôt alerté les services de la Protection civile, qui ne feront qu'établir le constat du décès. Selon certaines sources, “la victime avait demandé, une fois arrêtée, à porter plainte pour agression”, alors que d'autres sources proches de la sûreté de wilaya, affirment qu'elle était “elle-même l'agresseur et activait au niveau de la gare routière est”. Au moment où nous mettons sous presse, aucune de ces hypothèses n'a été confirmée ou infirmée par les services de la sûreté de wilaya, qui se sont abstenus à communiquer le moindre détail sur cette affaire. Cela étant, l'autopsie effectuée sur le cadavre de la victime déterminera, dans les prochaines heures, s'il s'agit d'un suicide ou d'un accident.