Résumé : les parents de Djamel trouvent un appartement à leur goût, à El-Biar. Chafika espérait un mot gentil de la part de son fils, mais celui-ci était rentré bouleversé. Il avait assisté à la mort d'un malade. 12eme partie -Est-ce que tu te rends compte ? Pas un mot de gentil, rien ! crie Chafika, se retenant de pleurer devant son mari. Qu'est-ce que j'ai fait pour être punie de la sorte ? - Reconnais que tu n'as pas été facile à vivre pendant toutes ces années, lâche el hadj Tewfik. Et puis, il faut dire que tu as perdu sa confiance quand tu as mis son ex-petite amie à la porte ! Tu peux comprendre qu'il ne se confiera pas tout de suite à toi ! Laisse-lui du temps. Tout redeviendra comme avant. Je vais lui parler. Le vieux père ne perd pas de temps. Il va jusqu'à la chambre de Djamel et frappe avant d'entrer. Il trouve Djamel étendu sur le lit. - El hadj Toutou ! Tu a besoin de moi à la boutique ? Tu veux que je vérifie les comptes ? - Je m'en sors très bien, lui assure son père. Je voulais seulement discuter. Tu as de la peine, d'après ta mère. Qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui ? Djamel lui raconte en détail sa sinistre journée. Son père n'est pas surpris de sa sensibilité, mais en choisissant d'être médecin, il savait qu'il ne pourrait pas que sauver des vies, mais aussi affronter la mort. Il comprend son sentiment d'impuissance. - C'est malheureux mais la vie est faite ainsi ! Vois ta mère, elle souffre de ne pas être aimée de toi. Tout à l'heure, en te parlant de l'appartement, elle pensait que tu allais sauter à son cou pour lui prouver ta reconnaissance ! Il y a des jours où tu lui ressembles ! Cette méchanceté gratuite, tu la tiens d'elle, pas de moi ! - Je n'étais pas bien ! Elle a vraiment de la peine ? s'inquiète Djamel. Elle est si sensible que ça ? - Difficile à croire mais c'est vrai ! insiste son père. Quelques mots gentils peuvent calmer les esprits. Tu sembles oublier que tu vas bientôt nous présenter ton amie. Pourquoi déclarer la guerre dès maintenant ? - C'est vrai, reconnaît Djamel en se levant. Ça ne m'apportera rien de bon. Je veux bien faire un effort, mais, l'avertit-il, ne vous attendez pas à ce que j'amène mon amie ici ! Je ne veux pas la traumatiser ! - De quoi veux-tu l'épargner ? De ta mère ou de ton amie ? l'interroge son père en le suivant. - Désolé el hadj Toutou, mais je ne répondrais pas ! Son sourire énigmatique ne le rassure pas, mais il n'en dit rien à sa femme. Alors que Djamel discutait maintenant avec elle, le vieux père ne pouvait pas s'empêcher de penser. Il s'efforçait à sourire lorsque Chafika se tournait vers lui. Il ne voulait pas l'inquiéter si tôt. Si Djamel tenait tant à ce que son amie reste inconnue, ce devait être dû au fait qu'elle a un handicap. Si cela est su de sa mère, elle leur fera des problèmes maintenant. El hadj Tewfik se demande s'il fait bien de se taire, en ne se confiant pas à sa femme. Cependant, malgré l'inquiétude qui le rongeait, il n'en fit rien. Connaissant son sale caractère, il refusait d'aller au-devant des problèmes qu'allait poser Djamel. - Demain, on aura les clefs, lui dit Chafika. Si tu veux, je t'accompagnerais. Tu auras besoin de conseils. Il y a tant de choses à faire. Je veux bien que tu m'accompagnes, répond Djamel. Seulement tes conseils, je m'en passerais ! Sihem se débrouillera toute seule, ce sera sa maison. Il faut que tout soit à son goût ! Vous n'y voyez pas de mal, j'espère ? Chafika semblait prête à protester, mais comme el hadj Tewfik hochait la tête, positivement, elle fit comme lui. Celui-ci soupire de soulagement. (À suivre) A. K.