Résumé de la 10e partie Abgrall dut s'avouer, avec amertume, que Heaulme était sûrement responsable d'autres meurtres irrésolus. Le 29 septembre 1995, la cour d'assises de la Moselle, à Metz, condamna Francis Heaulme à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 18 ans pour complicité de viol et pour le meurtre de Laurence Guillaume. Le cousin de Laurence fut condamné à 18 ans de prison. En avril 1997, Heaulme fut jugé devant la cour d'assises de la Dordogne, à Périgueux, pour le meurtre de Laurent Bureau, un jeune soldat de 19 ans, en 1986, avec l?un de ses complices, Didier Gentil (le meurtrier de Céline Jourdan, 7 ans, en juillet 1988). Le jeune homme, qui rentrait d?un week-end passé chez ses parents, se rendait au gymnase de Périgueux, où il voulait assister à une compétition sportive (qui avait été annulée) lorsqu?il avait croisé des marginaux, parmi lesquels Heaulme et Gentil. Il avait été torturé et violé durant des heures avant d?avoir le crâne fracassé par un extincteur. Heaulme avait admis avoir participé au meurtre avec Gentil, puis s?était rétracté. L?accusation expliqua que Gentil avait menti à plusieurs reprises quant à sa prétendue amitié avec Laurent Bureau et qu?il existait de fortes similitudes entre le «mode opératoire» du meurtre de Céline Jourdan et celui dont Laurent Bureau avait été victime : lien passé autour du cou, défiguration, corps retrouvés presque entièrement dévêtus. Francis Heaulme semblait avoir été «spontané et sincère» dans son témoignage comportant des «indications exactes» lorsqu?il avait admis que Gentil avait tué Laurent Bureau? Selon le procureur, Didier Gentil était «l'initiateur de la barbarie» et Heaulme «son complice actif». L?avocat de la famille de Laurent Bureau soutenait la même thèse, ainsi que l?avocat de Heaulme, qui estimait que «des rapports financiers» devaient lier Didier Gentil et Laurent Bureau, et que ce dernier était, sans doute, l'objet d'un «racket organisé» par Didier Gentil. Mais ces arguments ne convainquirent pas totalement les jurés et, sans preuves matérielles, dans le doute, Heaulme et Gentil furent acquittés de ce meurtre. Heaulme admit sa surprise, car il était persuadé d?être condamné de nouveau. Fin mai 1997, la cour d'assises du Var, à Draguignan, jugea Francis Heaulme pour le meurtre de Joris Viville, le petit garçon belge. La mère du petit garçon offrit un témoignage poignant de son calvaire, ce qui ne sembla pas émouvoir Heaulme le moins du monde, puisqu?il continua à accuser son complice d?être le véritable assassin. Mais, lors de la déposition d?un gendarme varois, il reprit froidement ce dernier en affirmant que le petit garçon avait reçu 83 et non 84 coups de tournevis? Le 24 mai, les jurés condamnèrent Heaulme à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Le complice de Heaulme, un infirmier présent lors de son procès, n?a pu être confondu et n?a jamais été accusé de quoi que ce soit.