RESUME : Chafika se rend à l'hôpital pour voir Djamel. Ce dernier est surpris par sa visite bien matinale. Sa mère ne lui cache pas son opposition au mariage. Sihem arrive à point. Chafika reconnaît que son mari n'avait pas exagéré en parlant de sa beauté. Sihem a tout pour plaire. Si elle avait même cinq années de plus que son fils, peut-être que ses sentiments seraient différents. Mais son âge se lisait sur son visage. - Maman, je te présente Sihem, mon amie, ma future femme, dit Djamel en se levant pour l'accueillir. - Cette visite ne présage rien de bon, murmure Sihem, ne supportant pas le regard scrutateur de Chafika. Hier, c'était ton père, aujourd'hui ta mère. - Oui, je suis sa mère et j'ai le droit de voir qui fréquente mon enfant, intervient Chafika. Si cette personne est digne de lui, de sa confiance. - Vous ne m'aimez pas ! Vous ne me connaissez même pas, dit la jeune femme. Pourquoi êtes-vous si dure ? Vos yeux me tueraient s'ils étaient des revolvers. - Votre mort me soulagerait de bien des soucis ! rétorque Chafika. - Maman, je te demanderais de changer de ton ! Tu commences à m'énerver ! l'avertit Djamel. Tu es en train de parler à ma future femme, pas à une rivale ! Quels que soient tes sentiments, je te demande de te taire ! - Sinon quoi ? - Quoi ? reprend Djamel. Tu le sais très bien. Je peux faire ma vie sans vous. Je vous considérerais comme morts. Ne sois pas choquée si je ne viens pas à ton enterrement. - Une fois morte, je n'aurais plus de sentiments ! réplique-t-elle. Mais je ne peux que te comprendre. Tu as dû boire quelque chose. Djamel comprend qu'elle pense qu'il est sujet d'un ensorcellement. Il voudrait lui dire qu'il n'en est rien et que c'est son cœur et sa raison qui ont trouvé leur idéal en Sihem. Mais il est demandé aux urgences. Il est contraint de s'y rendre même s'il n'a aucune envie de les laisser seules. Si Sihem est d'un tempérament calme, se mère ne l'était pas. Dès qu'elles sont seules, Chafika s'approche d'elle et la regarde dans les yeux. Sihem se rendait compte que Djamel avait trouvé le mot juste pour définir ce qu'elle est réellement à ses yeux, une rivale. - Je verrais tous les marabouts, toutes les voyantes du pays et même d'ailleurs, lui dit-elle. Je ferai tout pour ramener mon fils à la raison ! Cet aveuglement ne sera plus au bout de quelques jours. Allez chercher une autre victime, un vieux, lui suggère-t-elle. Vous n'êtes pas digne de Djamel. - Pourquoi faites-vous tout pour le perdre ? Pourquoi le poussez-vous à vous renier, vous et son père ? - Vous le voulez pour vous toute seule, mais vous ne l'aurez pas ! jure Chafika. Je ferai tout pour qu'il revienne ! Sihem soupire. - Il n'est pas question de sorcellerie mais d'amour ! lui dit-elle. À vouloir tout garder, vous allez tout perdre. Dommage que vous ne le compreniez pas, mais rien ne pourra nous séparer, pas même vous, sa mère ! (À suivre ) A. K.