RESUME : El hadj redoute la réaction de sa femme, mais il est contraint de lui apprendre que leur fils veut se marier avec une femme âgée. Chafika, hors d'elle, jure qu'il n'y aura pas de mariage. 17eme partie Chafika ne dormira pas de toute la nuit, son mari non plus. Seulement, si ce dernier gardait le silence, abattu par la déception, sa femme, elle, ne cesse de maudire Sihem. Elle lui souhaite de mourir. Jamais elle n'a autant haï une personne sans la connaître. N'ayant encore pu mettre un visage sur le prénom, elle n'a qu'une hâte, la voir. Chafika se demande si elle saura maîtriser sa colère. Elle lui en veut tellement de vouloir gâcher la vie de son fils qu'elle s'imagine même la frapper, lui arracher les cheveux, pire, la piétiner. Elle éprouve tant de plaisir à ces image que lorsqu'elle en parle à son mari, au petit matin, il s'en inquiète. - Ne le fais jamais ! la prie-t-il. Même si elle te dit des choses déplacées et odieuses. Ça risquerait de tout gâcher entre nous et Djamel. Il est amoureux d'elle et ça l'arrangerait d'avoir un mari sans belle-famille à supporter. Tu lui rendrais un grand service en nous faisant passer pour des égoïstes. - J'aimerais bien avoir ton calme, répond Chafika en s'habillant pour partir à l'hôpital. Il travaille ce matin. Je vais lui parler en premier, promet-elle. Peut-être qu'il acceptera de m'écouter même si j'en doute fort. Il faut que Djamel rentre à la maison. Il n'a rien pour vivre à l'aise. El hadj connaissait mieux qu'elle leur fils. Il était capable de se passer de tout confort et même d'eux pour Sihem. Il en avait conscience depuis le début et c'était pour cette raison qu'il n'avait proféré aucune menace devant son fils. Si Djamel était convaincu de trouver le bonheur auprès de Sihem, ce ne sont pas les menaces qui le feraient renoncer à elle. Il fallait procéder autrement mais il ne voyait pas comment. - Avec ou sans confort, il ne renoncera pas à elle. Il faut trouver le moyen de le ramener à la maison. Je crois que je vais t'accompagner, décide-t-il. J'ai peur que tu t'énerves en sa présence. Mais Chafika refuse. Elle ira seule à l'hôpital. Elle voulait bien qu'il l'y dépose. - Je t'attendrai alors dans le parking. - Soit ! Chafika consent à ce qu'il l'emmène mais le prie de l'attendre, Djamel est déjà arrivé. Il prenait son café lorsqu'elle est entrée. - Maman, qu'est-ce que tu fais là de si bonne heure ? remarque-t-il. - Je me fais du souci pour toi, répond-elle en fermant la porte du bureau pour qu'ils ne soient pas dérangés. Ton père m'a tout dit. Tu aurais pu me le dire toi-même. Tu as eu le courage de partir mais pas celui de m'avouer. - Maman, toute discussion est impossible avec toi ! Je te connais trop bien pour savoir que Sihem ne te plaira pas, lâche-t-il. Elle a plus de quarante ans et rien que pour ça, tu feras tout pour nous séparer ! Tu as été sans pitié avec Nouria. Je ne te laisserai pas faire souffrir celle que j'aime. Tu peux déverser ta colère sur moi, t'acharner sur moi mais ne touche pas à elle ! - Sinon ? - Tu ne me verras plus, l'avertit Djamel. Sihem, je l'adore maman ! - Mais tu fais une erreur monumentale, insiste Chafika. Comment peux-tu imaginer faire ta vie avec elle ? Elle et toi ne pourrez pas avoir d'enfants. Quand tu auras quarante ans, elle en aura presque soixante. - Je sais compter maman ! Je sais plein de choses de la vie alors, tes arguments et tes conseils, je m'en passe. Si vous acceptez Sihem et notre mariage, tu n'as qu'à me le dire maintenant. - Jamais ! Cette peste ne fera jamais partie de la famille, rétorque Chafika au moment où la concernée venait d'entrer, un café et une boîte de gâteaux dans les mains. - Tiens donc, la voilà ! (À suivre) A. K.