L'artiste peintre Amrar Farid expose, jusqu'à la fin du mois de décembre à la galerie Didouche-Mourad (Alger-Centre) de l'Etablissement Arts et culture. “Crépuscules des pierres”, tel est l'intitulé de cette exposition qui dénote par la diversité des œuvres. Des toiles qui se complètent, qui se suivent, constituant une ligne aux formes arrondies, tel un chemin de promenade. Natif de Bouira, Farid Amrar est diplômé de l'Ecole régionale des beaux-arts de Mostaganem, option peinture. Entre 2008 et 2010, il étudie et apprend les techniques de conservation et restauration des biens culturelles avec l'association espagnole Restaurateur sans frontières au Musée nationale Ahmed-Zabana à Oran. Avec “Crépuscule des pierres”, qui fait suite à l'autre exposition “Crédit de pierre” en 2009, au CCF Oran, le plasticien reprend le même concept et revisite l'histoire de l'Algérie, à travers ses vestiges, ses ruines, son architecture. “Je m'inspire de la couleur de la pierre et des vestiges de notre pays”, déclare-t-il. Toute son œuvre (24 toiles), il commence par le bas (les fondations), pour niveler son travail, tel un mur, ou une bâtisse. Recourant à différentes techniques : encre de Chine, aquarelle, acrylique, peinture à l'huile, l'artiste ne veut pas se vanter ou montrer sa maîtrise des styles mais “pour une compatibilité sur les supports”, explique-t-il. Optant pour des couleurs vives – le jaune, le vert, le rouge, le bleu (dans toutes ses nuances) –, ajoutant des soupçons de gris afin de plus de profondeur dans la composition et “transmettre la forme et attirer le regard du visiteur”. Autre détail de cette exposition, le format des toiles, carrées pour la plupart. Une sorte d'assemblage comme une construction, un montage de cubes. Ne voulant pas s'inscrire dans un seul courant, Farid Amrar offre au regard du visiteur un mélange de différents courants, constituant, ce qu'il appelle lui le “constructivisme”. “Crépuscule des pierres”, à travers de la plupart des tableaux – “Craquelure sur la mémoire”, “Mémoire d'un mausolée”, “Crépuscule sur un lieu”… – est un appel de prise de conscience, de mémoire de reconstitution et surtout un “cri de détresse” que lance l'artiste afin de préserver le patrimoine algérien, qui véhicule tant de siècles de mémoire et d'histoire. Amine IDJER “Crépuscule des pierres”, exposition de Farid Amrar, jusqu'à la fin du mois à la galerie Didouche-Mourad de l'établissement Arts et culture.