L'artiste peintre Amrar Farid expose actuellement à la cinémathèque d'Oran et il parle avec beaucoup de passion de l'art et de la technique du collage qu'il affectionne tout particulièrement. Le jeune artiste étudie la restauration et la préservation des vestiges au musée Zabana, une formation encadrée par l'association espagnole, "Restaurateurs sans frontières". «Je suis aussi diplômé des Beaux Arts de Mostaganem, spécialité peinture à l'huile», précise Farid selon qui sa dernière participation à une exposition remonte au mois de juin. «C'était au salon des arts oranais, à l'occasion de la semaine de l'art plastique qui s'est tenue à l'hôtel Phoenix à Es-Sénia», dit-il mais il compte aussi d'autres expositions collectives et individuelles à Bejaïa, Tizi-Ouzou, Bouira et Mostaganem. «D'aucuns remarquent que vous avez un penchant net vers l'art contemporain», fais-je remarquer. «C'est le résultat de plusieurs recherches, rétorque-t-il, des recherches menées durant mes études aux Beaux Arts et de ma collaboration avec une artiste française connue dans l'art du collage sur toile, et ce, en partenariat avec le CCF d'Oran.» «Je suis toujours en quête de nouvelles techniques dans mes travaux», dit-il encore à ce propos. «On retrouve dans mes œuvres, une touche personnelle, celle prenant source dans ma formation dans le domaine de la restauration et la préservation des vestiges. On retrouve ainsi dans mes tableaux des sujets réalistes liés au patrimoine, aux villes et aux vestiges, desquels l'extrais une sorte de mouvement donnant vie à la mémoire des villes et des boulevards, passées et présentes. Et l'intitulé de cette exposition, "Vues historiques", devrait signifier ma quête de faire ressortir sur mes toiles toute la beauté des villes, telles que Bejaia et Oran avec son église St-José, son quartier antique, Sidi El-Houari et la porte d'Oran.» «Mais pourquoi cet intérêt particulier pour les vestiges?» «Ma thèse de fin d'études avait pour thème ‘les vestiges historiques'. C'est à partir de là que j'ai remarqué le désintéressement des gens vis-à-vis des vestiges qui font normalement partie de notre passé, en tant que peuple et civilisation. J'essaierai donc toujours de les retranscrire sur mes toiles», dit-il. A la question de savoir quelle place occupe l'art plastique dans notre pays, Amrar Farid dira: «L'absence du sens artistique et le désintéressement gênent le parcours des artistes. Mais ces derniers ne doivent, en aucun cas, laisser tomber leur mission qui consiste à passer un message artistique noble aux gens, marquant par la même occasion, le parcours d'une nation et l'histoire d'un peuple.»