Un nouveau coup dur pour Abdelaziz Belkhadem : les membres du Comité central, qui adhèrent au mouvement de redressement, ont décidé de boycotter la session. Après les deux ténors, Bouhara et Boukhalfa, et en attendant d'autres anciens cadres, qui devraient faire pareil, la session du Comité central de jeudi risque d'être marquée par la défection d'une bonne partie des membres du CC. Dans une déclaration transmise à notre rédaction, le porte-parole du mouvement de redressement, Mohamed-Seghir Kara, explique la décision du boycott par “les dépassements constatés” lors de la préparation de cette session du Comité central. Il accuse ouvertement le secrétaire général du parti d'avoir invité des “indus militants” à prendre part aux travaux du CC en totale contradiction avec les statuts du parti. Il accuse le patron du parti de faire dans “le clientélisme et le tribalisme”. Pour le porte-parole du mouvement de redressement, le boycott de la session ordinaire du Comité central est une façon de ne “pas servir de couverture à des desseins personnels”. Pourtant, la session du Comité central était censée être le moment idéal pour débattre de la crise qui secoue le parti. Mais les opposants à Belkhadem ont, peut-être, eu la conviction, qu'avec lui, aucune issue ne serait possible. C'est pourquoi les appels à sa destitution se multiplient ces derniers temps. Jeudi, à l'hôtel Mazafran de Zéralda, Belkhadem sera, donc, contraint à faire dans le “monologue”. On verra s'il persistera à ignorer que le feu serait en la demeure, ou s'il consentira à écouter la voix de la raison, en optant pour un discours rassembleur. On verra si Belkhadem apportera la réponse qu'attendent de lui les membres du bureau politique, encore hésitants à le lâcher publiquement, ou s'il va ajouter une autre couche à sa prétention personnelle pour le scrutin présidentiel de 2014.