La fédération du secteur monte au créneau et sollicite Abdelmadjid Sidi-Saïd pour intervenir avant que la décision ne soit effective. Arguant que ces mesures sont en contradiction avec le “patriotisme économique” et la préservation du tissu industriel national, ce syndicat affirme que ces trois sociétés sont productives. Trois grandes entreprises nationales du secteur des matériaux de construction, du bois et du liège sont menacées de fermeture si les pouvoirs publics n'interviennent pas à temps. Des milliers de postes d'emploi risquent également d'être supprimés si les mêmes autorités ne se penchent pas immédiatement sur ce lourd dossier qui vient se greffer à d'autres, alors que ces sociétés sont productives, selon les éléments d'un dossier envoyé par la Fédération nationale des matériaux de construction, bois et liège au SG de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd. Celui-ci devra, au préalable et avant toute réponse, consulter les parties concernées, à savoir les Sociétés de gestion et de participation (SGP) chargées de ces secteurs, d'une part, et transmettre ensuite des propositions au Premier ministre, d'autre part, et ce, conformément au Pacte économique et social. Cela va sans dire que la Fédération des travailleurs s'érige contre la fermeture de ces sociétés en apportant des preuves tangibles de leur bonne santé tant productive que financière. À commencer par la briqueterie Bricor de Mers El-Kébir d'Oran qui, selon le même document envoyé à l'UGTA, est victime d'un ordre de fermeture émanant de la SGP des produits rouges qui prétexte qu'elle représente un danger sur la santé des populations riveraines. Mais la fédération répondra vite à ce prétexte puisque ces habitants sont tous des indus occupants (affaire en cours au tribunal d'Aïn El-Turk), d'une part, et que le centre d'études, Cetim de Boumerdès, avait certifié, en février 2010, qu'il n'y a aucun danger sur la santé de ces mêmes populations. Mieux, écrit encore la fédération, les autorités locales, dont la wilaya d'Oran, la daïra d'Aïn El-Turk et l'APC de Mers El-Kébir sont contre sa fermeture en s'engageant à prendre en charge le relogement de ces indus occupants. Y aurait-il donc anguille sous roche ? À Sidi-Saïd d'apporter, là aussi, des réponses. Et pour clore le dossier de Bricor, la fédération a même révélé le chiffre d'affaires de cette dernière en estimant que les arguments de la pollution ne tiennent pas la route puisque l'entreprise peut fonctionner avec les stocks de produits et peut exploiter d'autres carrières sécurisées. En revanche, la tendance au pourrissement de la société Carosol d'Oran où, selon la fédération, les responsables refusent d'appliquer la Convention de branche (groupe Eco), ou d'octroyer toute augmentation salariale ou révision des primes. Arguant que l'entreprise est non seulement solvable, mais recèle de grandes compétences disponibles aux négociations, la fédération des travailleurs estime que l'objectif malsain des tenants de cette situation est clair : pourrissement du climat social et scénario de sabotage caractérisé pour aller vers la fermeture. Et, enfin, à la Société de céramique d'Oued Amizour, un protocole “volet social” a été préparé par les responsables de ladite société qui, selon la fédération, entre dans le cadre de la fermeture d'entreprises pour des raisons économiques. Selon le même document, ces mesures ont été prises sans concertation avec le partenaire social et en totale contradiction avec la réglementation en vigueur. Mieux, selon la fédération, ces responsables ont menacé les représentants des travailleurs de perte de leurs droits au cas où ils ne signeraient pas ce protocole. La fédération, qui qualifie les responsables de la décision de fermeture de ces trois entreprises de “récalcitrants”, rappelle que ces sociétés sont génératrices d'emplois et de richesses et font vivre des milliers de familles. Mais qui veut fermer ces trois entreprises nationales aussi productives et qui se défendent de toute faillite économique ? Y aurait-il une volonté de casser encore des sociétés publiques alors que tout le monde s'accorde, aujourd'hui, à développer un tissu industriel national pour protéger ce qui reste du patrimoine économique de l'Algérie ? Ces questions et bien d'autres, aussi légitimes les unes que les autres, trouveront bientôt leurs réponses. Peut être semblables à celles réservées au sort de la Société nationale des travaux routiers (Sonatro), volontairement mise à genoux. Affaire à suivre…