Rien ne va plus à la Fédération nationale des matériaux de construction, bois et liège de l'UGTA. Le conflit opposant le premier responsable de la coordination des sections syndicales de groupe bois à ceux de ladite fédération semble s'exacerber. La réunion ayant rassemblé, hier à Hussein Dey (Alger), les responsables de la fédération et les cadres syndicaux du groupe bois a révélé au grand jour ce bras de fer entre la coordination et la fédération. Ayant pour ordre du jour le débat autour des privatisations des entreprises du secteur, la rencontre a été détournée, pendant un bon moment, de son sujet. En présence de M. Bedreddine, secrétaire national chargé de l'économique à l'UGTA, les syndicalistes du groupe bois ont longuement insisté sur la résolution du conflit avant de passer à la question des privatisations, cette épée de Damoclès menaçante pour les travailleurs. « Nous voulions que cette réunion soit un opportunité pour réconcilier la fédération et la coordination. Il y a un litige qu'on doit résoudre », nous a déclaré un cadre syndical. La fédération, faut-il le souligner, ne reconnaît plus Sayod Boudjemâa comme responsable de la coordination. Pour Ali Darouel, chargé de l'organique et des relations publiques à la fédération, le mandat de tous les responsables syndicaux a expiré le 17 juin dernier. C'est pour cette raison que la fédération n'a pas invité Sayod Boudjemâa à la réunion, en se contentant uniquement des cadres syndicaux. Ces deniers n'ont pas accepté ces agissements et une dizaine d'entre eux ont préféré quitter la salle quelques minutes après l'allocution d'ouverture prononcée par M. Bedreddine. « Nous avons marre des discours politiques. La priorité est à la résolution du conflit actuel, car le secteur est en danger », a lancé un des « déserteurs » de la salle. En réponse à la doléance des syndicalistes, M. Aguini et Ali Darouel ont affirmé qu'« on n'a pas de problème personnel avec Sayod Boudjemâa ». Selon eux, la fédération fonctionne avec un règlement intérieur. Celui-ci ne permet pas aux cadres syndicaux d'occuper des postes de responsabilité sans être élus ou réélus. « Il n'y a pas de situation de crise. Ce sont certaines personnes qui veulent la créer. Nous avons un règlement intérieur qu'on doit respecter », a affirmé Ali Darouel. Afin de couper court à la polémique, l'orateur a annoncé la tenue, dès la semaine prochaine, des élections pour renouveler les mandats de tous les responsables des sections syndicales. La privatisation mise à l'index Abordant l'ordre du jour de la rencontre, en l'occurrence la privatisation des entreprises du groupe bois, la fédération et les syndicalistes n'ont pas caché leurs craintes. Selon eux, le gouvernement n'a pas tenu ses engagements dans cette entreprise de privatisation : le décret 94-09, donnant la priorité aux travailleurs des entreprises publiques de reprendre les sociétés privatisables, n'a pas été respecté. « Le cahier des charges établi exclut tous les droits des travailleurs. Le côté social n'a pas été pris en charge », a souligné Ali Darouel. Dans le but de résoudre le problème, la fédération a saisi la Société de gestion des participations de l'Etat et le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd. « On attend toujours une réponse », a-t-il ajouté.