Intitulée “Approche intégrée pour un objectif d'émission de carbone réduite”, l'initiative incarne une politique audacieuse de promotion des énergies propres et un cadre de vie durable. Villes nouvelles en Algérie, à savoir, Hassi-Messaoud, Bouinan, Sidi-Abdallah, Menaâ ou encore Boughzoul. On en entend parler depuis des années sans rien voir venir. Contre toute attente, hier à la résidence El-Mithaq, Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a, enfin, donné une consistance concrète à ce type de projet à travers la signature d'un accord de partenariat conclu entre l'Algérie et le Fonds mondial pour l'environnement (FME) afin de favoriser le transfert des technologies propres. L'Algérie commencera donc par Boughzoul, cette ville sise dans la wilaya de Médéa, pour incarner une ville d'équilibre et un pôle d'attractivité afin d'optimiser le potentiel de développement des Hauts-Plateaux du centre, tout en atténuant les effets de la croissance des aires métropolitaines. 8,2 millions de dollars pour quantifier cet intérêt manifesté par les instances internationales à ce qui est considéré, de la part de l'Algérie, comme une initiative à caractère novateur qui “combine la mise en place d'une politique audacieuse de promotion des énergies propres (solaire, éolien etc.), l'utilisation d'outils techniques et réglementaires puissants, la réalisation des projets-pilotes de démonstration et la sensibilisation des acteurs-clés aux exigences d'un cadre de vie durable et respectueux de l'environnement”. Autrement dit, Boughzoul sera la ville écologique par excellence que l'Algérie veut bâtir en guise de modèle pour les autres villes dans l'avenir que nous devons absolument préparer. “Les villes algériennes sont à la croisée des chemins”, dira m. Rahmani et d'expliquer que “la spécificité de la ville en raison de son interdépendance exige une vision d'ensemble” sans perdre de vue, pour autant, que les coûts d'adaptation sont très importants. L'orateur reste convaincu qu'il est plus pertinent de “mener une politique d'anticipation” plutôt que de “subir et réagir dans la précipitation”. Les villes algériennes, selon les indications du ministre, compteront pas moins de 14 millions de personnes supplémentaires en 2030, et la seule nouvelle ville de Boughzoul abritera une population d'un demi-million d'ici à 2020. Monique Barbut, représentante du FEM, interviendra pour sa part pour exprimer son enthousiasme vis-à-vis d'un tel projet qui, de son avis, illustre la volonté politique de l'Algérie de mieux bâtir “la ville de demain qui se pense aujourd'hui et chacun des choix concernant l'organisation spatiale aura des impacts lourds sur les 30 années à venir”, a-t-elle déclaré, plaidant pour que ce type de projet sorte du cadre national et soit un modèle à plus grande échelle. Celui-ci suppose l'introduction des meilleures pratiques architecturales et urbanistiques, booster la recherche et le développement et promouvoir des opportunités de gain contre les changements climatiques et de l'adaptation à leurs effets négatifs. Ces villes nouvelles sont, par ailleurs, de bonnes opportunités d'affaires que Chérif Rahmani n'a pas omis de souligner à l'attention des hommes d'affaires algériens et des représentations diplomatiques en Algérie présents en grand nombre, hier, aux côtés des représentants des différents départements ministériels, ceux du patronat et de l'UGTA.