Les acquéreurs ne cessent de s'interroger si ces promoteurs sont contrôlés par l'Etat, pour se permettre impunément de tels dépassements ? C'est une situation qui illustre assez clairement la façon dont le secteur du logement est géré dans la wilaya de Tizi Ouzou que vivent, depuis près de cinq années, quelques centaines, voire plus, d'acquéreurs de logements dans le cadre promotionnel et LSP dans la région. En effet, si le niveau de réalisation dans le secteur du logement n'a guère dépassé, selon les chiffres rendus publics par la DLEP, le taux de 54% à la fin de l'année 2009 dans la wilaya de Tizi Ouzou, c'est que la raison principale réside visiblement, du moins pour les projets pour lesquels des assiettes foncières ont été trouvées, dans la capacité de la grande partie des promoteurs, notamment privés, à achever dans les délais les projets qui leur ont été confiés. Le calvaire vécu par les acquéreurs du projet 42-Logements LSP à Souk El-Had, dans la commune de Timizart, du projet LSP de Oued Aïssi, dans la commune d'Irdjen, et des projets 82 logements et 120 logements implantés à M'douha, à la sortie est de la ville de Tizi Ouzou est assez révélateur de la panne qui frappe de plein fouet le secteur. Dans les différents courriers adressés aux autorités locales et nationales dont le ministre de l'Habitat, le wali de Tizi Ouzou, le directeur de la Cnep, de la CNL et du Fonds de garantie, dont l'intervention est sollicitée, les acquéreurs des 42 logements de Souk El-Had expliquent que “les travaux de ce projet ont démarré en 2007, soit après l'accomplissement de toutes les démarches administratives et le versement, en 2006, des apports personnels représentant 20% du prix du logement, mais 4 ans après, nos logements ne sont toujours pas achevés alors que la remise des clefs était prévue, dans les contrats signés devant le notaire, pour fin mai 2010”. “Les crédits Cnep et l'aide CNL ont été pourtant débloqués au nom des acquéreurs à raison de 60%, pourtant les travaux sont à l'arrêt depuis mai 2010”, écrivent encore les protestataires non sans noter le mépris affiché à leur égard par le promoteur qui refuse même de les recevoir tout en les défiant de se plaindre auprès de qui ils veulent. Les mêmes déboires sont subis également, auprès du même promoteur, par près de 200 familles qui attendent depuis 2008, mais en vain, l'achèvement des travaux des trois projets 42, 82 et 120 logements, au lotissement Madiou, à M'douha, à la sortie est de la ville de Tizi Ouzou. Face au mépris affiché par ce promoteur qui n'a de surcroît pas hésité à appliquer une majoration de 10% sur les prix des logements, les acquéreurs qui ont versé leur apport personnel de 20% depuis l'année 2005 pour la plupart d'entre eux, se sont vu contraints, eux également, de saisir les même institutions concernées. “Nous avions versé 20% du prix de nos logements, nous avions établi les actes notariés en 2008, et nous avions débloqué les premières tranches du crédit Cnep et de l'aide CNL, mais voilà que les délais sont déjà achevés depuis longtemps et les 42 logements dont la livraison devait s'effectuer en septembre 2009 ne sont toujours pas livrés, les 82 logements dont les travaux devaient s'achever en mars 2010 ne sont qu'au stade du terrassement, alors que les 120 logements ne sont même pas entamés”, expliquent-ils dans leur appel de détresse dans lequel, les acquéreurs se demandent où va leur argent débloqué. Dans leurs différents écrits, les acquéreurs ne cessent également de s'interroger si ces promoteurs sont contrôlés par l'Etat, pour se permettre impunément de tels dépassements.