L'office vient d'acheter, révèle l'agence Reuters, au moins 200 000 tonnes de blé dur dans le cadre de son appel d'offres lancé en début de semaine, pour des embarquements en janvier. L'Algérie, par le biais de l'office interprofessionnel, renoue avec les importations des céréales après une absence de plus d'une année sur les marchés internationaux. L'OAIC vient d'acheter, révèle l'agence Reuters, au moins 200 000 tonnes de blé dur dans le cadre de son appel d'offres lancé en début de semaine, pour des embarquements en janvier. L'“origine de la marchandise devrait être française et pourrait s'y ajouter un ou deux bateaux de 25 000 tonnes chacun d'origine mexicaine,” explique l'agence citant des exportateurs européens. L'office a payé la marchandise environ 400 dollars/tonne, coût et fret. Pour la cargaison en provenance du Mexique, le prix serait moins élevé, puisqu'il est estimé par la même source à 390 dollars/tonne, coût et fret. Cet achat intervient, faut-il le préciser, deux mois après la mise en place en octobre dernier par les pouvoirs publics d'une taxe rétroactive et dissuasive empêchant les importateurs privés algériens d'avoir recours aux blés étrangers et favoriser ainsi l'écoulement des stocks accumulés en 2009. La production nationale des céréales pour la campagne 2008/2009 a atteint, rappelle-t-on, un record de plus de 61 millions de quintaux dont 24 millions de quintaux d'orge. Grâce à cette production record, l'office n'a plus importé d'orge et de blé dur depuis avril 2009. L'OAIC dispose ainsi de quantités suffisantes d'orge pour couvrir l'équivalent des besoins du marché national pour trois années et il a même exporté quelque 100 000 quintaux en 2010. Cette opération a permis à notre pays de reprendre sa place parmi les exportateurs de céréales, après une absence de 43 ans. Néanmoins, la mauvaise qualité des blés durs locaux et des plaintes récurrentes exprimées à ce sujet par les semouliers, ont contraint l'office à procéder de nouveau à des importations. Les transformateurs avouent que le blé dur produit localement ne répond pas aux “exigences” de fabrication des pâtes alimentaires. Reprenant les déclarations des opérateurs européens, la même source estime que, compte tenu de l'exécution rapide demandée par l'Algérie, il est fort probable que le chargement s'effectue au départ de la France. “Mais certains opérateurs n'excluent pas des négociations parallèles, voire l'achat concomitant de blé dur d'origine canadienne. Les chargements interviendraient alors plus tard en saison en raison de l'engorgement des expéditions au départ du fleuve Saint-Laurent au nord-est du Canada,” a toutefois nuancé l'agence. “S'ils ont acheté du blé dur canadien, c'est en dehors de l'appel d'offres et plutôt pour des embarquements à partir de mars,” a-t-on ajouté. Il est à préciser, cependant, que les semouliers et les autres acteurs de l'industrie agroalimentaire n'ont pas cessé de s'approvisionner de l'étranger. Ces derniers n'ont pas été dissuadés par la taxe imposée, dans le cadre de la LFC 2010, sur les blés dur et tendre importés à un prix inférieur à celui pratiqué par l'OAIC, à savoir 2 500 dinars le quintal. à travers cette mesure, le ministère de l'agriculture voulait protéger la production nationale et développer par-là même la céréaliculture algérienne. Par ailleurs, la quantité de semences certifiées utilisée par les céréaliculteurs a presque doublé cette année, passant à 1,4 million de quintaux. Cette hausse s'explique par le fait que les agriculteurs sont encouragés par les prix d'achat des céréales pratiqués par l'OAIC, à raison de 4 500 DA/quintal pour le blé dur, 3 500 DA/quintal pour le blé tendre et 2 500 DA/quintal pour l'orge.