Un voyage musical à travers le temps. Des genres différents mais que la musique a réunis. Une sublime performance. Le rideau est tombé jeudi soir sur la cinquième édition du Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes (21-30 décembre 2010) à la salle Ibn Zeydoun (Oref). Cette soirée a été l'occasion de rendre hommage à Abdelkrim Dali avec l'ensemble régional d'Alger sous la direction de Zerrouk Mekdad. “Abdelkrim Dali était un vrai musicien, il avait une grande précision rythmique”, a témoigné le commissaire du festival, Rachid Guerbas. Le la a été donné par le duo colombien Francisco Orozco et Garido Alvaro, qui a offert un moment magique au public. La salle a effectué un bond dans le passé, précisément au Moyen-âge à travers le luth de Francesco Orozco. Comédien, musicien et narrateur de talent, il, en vrai troubadour, interprétait les musiques de la Renaissance et baroque latino-américaine donnant l'impression d'être réellement sorti du XIIIe siècle. Tout en chanson, accompagné aux percussions par Garido Alvaro, le luthiste narrait l'histoire de l'évolution de cet instrument à quatre cordes en 1300, qui a traversé des siècles sans avoir pris une ride. D'une voix de ténor, le musicien a interprété la Folia avec un luth à six cordes (instrument apparu un siècle après le premier). “Il était surtout utilisé en Europe et en Amérique latine”, a-t-il raconté. Le public a pu découvrir les chants de villages écrits pour les femmes qui effectuaient toute la journée les besognes de leurs maris. Un autre morceau joué avec un luth de sept à huit cordes “pour donner le son d'une contrebasse. Ils étaient joués au nord de l'Espagne et les textes parlent d'amour”. Après le duo colombien, place à l'Ensemble régional d'Alger. Dirigé par Zerrouk Mekdad aux côtés de musiciens confirmés notamment, Hassen Benchoubane et Abdelkader Rezkallah, cet ensemble, à travers son programme, a fait honneur à l'art de la musique andalouse. C'était la rencontre des anciens avec les nouveaux talents, qui grâce à leur maîtrise ont pu côtoyer et jouer avec les maîtres de la chanson andalouse. Une exécution sublime, rehaussée par la présence de Nacerredine Chaouli, Hania Bakhti, Amel Ibduzen… Tout au long de leur prestation, ils ont rendu hommage à Abdelkrim Dali.Ces dix jours du festival ont réuni une dizaine de pays procurant au public algérois un pur moment de bonheur à travers la musique andalouse et la découverte des musiques anciennes. Pour rappel, cette dernière soirée du festival a drainé un public nombreux (connaisseurs et amateurs). La salle était archicomble, au point de rajouter des chaises. Cela n'a pas suffi. Beaucoup se sont assis à même le sol.