Pérenniser la manifestation et ouvrir des ateliers d'initiation et de vulgarisation de la sculpture, lors des prochaines éditions, sont les objectifs de cette manifestation. Le Salon de la sculpture algérienne, qui a eu lieu à la Maison de la Culture de Batna, pour sa cinquième édition, du 26 au 30 décembre 2010, a le mérite d'exister quand on sait que l'acte culturel hors de la capitale est une aventure à haut risque. Qu'à cela ne tienne ! Les initiateurs et organisateurs ont redoublé d'efforts. Aussi bien le principal organisateur, en l'occurrence la Maison de la culture, que l'association des artistes Prisma, n'ont ménagé aucun effort pour le bon déroulement et la réussite de cette manifestation. Des artistes sculpteurs, dont certains prennent part pour la première fois à cette rencontre, ont ramené dans leurs bagages leurs précieuses œuvres pour le grand plaisir et la joie des visiteurs, qui étaient nombreux à faire le déplacement. Etudiants, fonctionnaires, lycéens et simples citoyens se sont rendus à la salle d'exposition Abdou-Tamine. La diversité et la variété attendaient les visiteurs, aussi bien par les thèmes, les matériaux que par l'approche. De l'acier pur, du bois, du plâtre, du tissu, de l'os. Les artistes semblent donner libre cours à leur imaginaire, ce qui dégage une liberté du geste rare. Et comme l'œuvre reste équivoque, ce ne sont pas les appréciations et jugements qui manquent pour alimenter des débats, ô combien instructifs. Des artistes ont confirmé, d'autres sont passés à la vitesse de croisière, mais les encouragements reviennent aux nouveaux participants qui ont su se faire une place, mais aussi apporter du nouveau et de l'original. C'est lors d'une rencontre organisée en l'honneur des artistes, qui ont pris part à la manifestation, et après la pièce de théâtre Le Manteau, jouée en leur honneur, que les présents ont exprimé leurs vœux de voir ce genre de manifestations se répéter et pourquoi pas se multiplier car instructives et bénéfiques. À ce sujet, Mohamed Skandar, artiste peintre nous dit : “Certaines œuvres me coupent le souffle, j'en suis ému. Je me demande pourquoi les autorités ne prennent pas, comme ça se passe partout dans le monde, une de ces œuvres pour la reproduire grandeur nature. Elle peut embellir un jardin public ou un édifice au lieu d'acheter du prêt-à-porter chinois.” Un autre présent Chawki Bouzid (metteur en scène) ajoute : “Je suis très content de revoir les œuvres de Mouafak Torki, ça me rassure. La sculpture est porteuse d'idée et de philosophie. C'est un art majeur. Le seul problème reste la communication. Je me demande ce que fait la direction de la culture, si ce n'est pas de nous informer de ce genre de manifestation, dont nous entendons parler de bouche à oreille.” Absent lors de l'inauguration et durant les jours de l'exposition, le doyen des sculpteurs Demagh Mohamed a fait le déplacement en dépit d'un malaise pour rendre la politesse au premier responsable de la Maison de la culture, dont il est l'hôte d'honneur. Pérenniser la manifestation et ouvrir des ateliers d'initiation et de vulgarisation de la sculpture, lors des prochaines éditions, nous dit Messaouden Aïssa, le directeur de la Maison de la culture, qui espère impliquer les autorités locales pour une meilleure prise en charge du Salon de la sculpture.