Résumé : Si Ahmed accompagne Mahmoud qui, pour plus de sécurité, s'était déguisé en aveugle. Les hommes faufilèrent à travers les ruelles et les dédales de la Casbah dans l'obscurité. Arrivés sur les hauteurs, ils se quittèrent. 51eme partie Si Ahmed revint dans la grande maison, où tout le monde semblait attendre son retour. Il ébauche un sourire : - Tout se passe bien… Mahmoud a pu quitter le quartier sans trop de mal. - Ouf. Rendons grâce à Dieu… Lance Lla Kheïra . Fettouma vint servir un café, et Si Tayeb lui dit : - Au moins nous avons eu de la chance de revoir notre Mahmoud après toutes ces années. - Oui. Je m'en réjouis surtout pour les enfants. - Et nous autres alors ? - Oh ! je ne doute pas que cela a dû vous faire plaisir à tous. Mais tout de même, tant que cette guerre n'est pas finie, nous ne pouvons retrouver notre quiétude d'autrefois. Si Tayeb, pensif, caresse sa barbe avant de répondre : - La guerre, ma fille, est toujours amère. Elle a de tout temps été une rude épreuve pour les humains. Vois-tu, pour nous autres, c'est un peu comme mourir ou périr. Nous n'avons pas d'autre choix que de combattre nos ennemis. Nos enfants doivent à tout prix reconquérir le pays, et leur patrie. Sinon, les futures générations nous en voudraient d'avoir laisser le bled aux mains de ces “roumis” qui les exploiteront sans merci. Si Ahmed hoche la tête : - À quelque chose malheur est bon. Tout comme les précédentes, notre guerre nous permettra de relever le défi. Fettouma qui avait déjà mis ses enfants au lit aide Lla Kheïra à s'allonger sur sa couche puis pris congé de son père et de son beau-père, qui ne semblaient pas encore prêts à aller se coucher. Elle rejoint ses enfants dans sa chambre et s'allonge sur son lit. Le sommeil ne venait pas. Son esprit vagabondait. Où pouvait être Mahmoud en ce moment ? A-t-il repris la route du maquis sans encombre ? Elle n'osait penser au pire. Pourtant au fond d'elle-même, elle savait, que le pire pouvait frapper, et à n'importe quel moment. Elle jette un coup d'œil à ses enfants, endormis, collés l'un à l'autre, et sentit ses yeux se mouiller. Auront-ils encore l'occasion de revoir leur père ? Elle croise les doigts pour conjurer le mauvais sort. “Dieu… faites que mon mari revienne vers nous, et que cette guerre prenne fin le plutôt possible…” se met-elle à prier. Au petit matin, elle sentit enfin ses paupières se refermer. Elle sombra dans un sommeil profond, mais sans rêves. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, il faisait déjà jour. Ses enfants s'étaient levés et jouaient devant la porte grande ouverte de la chambre. “J'ai dormi comme une marmotte…”, se dit-elle en s'étirant, avant de s'extirper de son lit. Elle se rendit tout d'abord chez sa belle-mère, et trouve cette dernière encore endormie. Si Tayeb a dû sortir très tôt. Une odeur de café frais flottait dans l'air. Comme à ses habitudes, le vieil homme a dû se préparer une bonne tasse de ce breuvage qu'il affectionne particulièrement. (à suivre) Y. H.