Résumé de la 1re partie n Mungalo las des souffrances que lui infligent les épouses de son père quitte la maison familiale accompagné de son bœuf blanc qui s'avère magique... Mungalo s'empressa de faire ce que disait son bœuf. Il frappa trois coups légers sur la corne droite. Au troisième coup, le sol se couvrit d'herbe fraîche et de coupes emplies de fruits juteux et de mets odorants. Mungalo se laissa glisser à terre et remercia son ami. Tous deux burent et mangèrent et en furent tout ragaillardis. Alors Mungalo, remontant sur son bœuf, frappa deux coups légers sur la corne gauche. L'herbe et les reliefs du festin disparurent. On aurait dit que la corne elle-même les avait happés sans bruit. Et tous deux se remirent en route. Sept jours et sept nuits durant, ils traversèrent la plaine aride. Ils ne s'arrêtaient que pour prendre un peu de repos, se rafraîchir et se rassasier par la vertu des cornes magiques. Ils arrivèrent enfin à la lisière d'une forêt vierge. Des troncs d'arbres immenses et tout un fouillis de lianes et de racines leur barraient le chemin. Mais les sabots du bœuf n'avaient pas plus tôt effleuré le sol que lianes et racines s'écartaient devant eux. Les fougères géantes s'écartaient pour leur laisser le passage. Les branches basses se soulevaient, les fourrés se tapissaient à leur approche. Tout ce mouvement faisait çà et là une trouée dans les feuilles. Le soleil s'y faufilait, et des taches de lumière venaient danser sur le sol de la forêt. Mungalo avait l'impression d'avancer en pleine féerie. Au cœur de la forêt s'ouvrait une vaste clairière. Un troupeau de buffles paissait là, veillé par un taureau puissant. Mungalo ne voyait guère comment contourner le troupeau, et le taureau, visiblement, mettait au défi son bœuf blanc. A l'approche des intrus, il eut un grand coup de tête, et se mit à piaffer sourdement. Le sol en trembla - et Mungalo frémit. Mais son bœuf blanc lui dit : Ne crains pas la corne du taureau sauvage, Dans ce combat-ci, j'aurai l'avantage. Nous avons encore à marcher longtemps Avant d'arriver là où nous attend Au pied d'un à-pic un autre combat ; Là je tomberai, là tu me perdras. Et le face à face commença. Mungalo s'était accroupi à l'entrée de la clairière, le troupeau s'était rangé de l'autre côté. L'affrontement fut si violent que l'herbe arrachée du sol tournoyait dans les airs autour des combattants comme une sombre tornade. Les cornes s'entrechoquaient à coups sourds, les sabots sonnaient comme un tam-tam en fièvre. Le crépitement du combat emplissait toute la clairière. Enfin, le silence revint, le nuage d'herbe retomba au sol. Le grand taureau gisait à terre, il était mort. Le bœuf aux cornes magiques revint tranquillement, vers Mungalo. Mungalo sauta sur son dos et le troupeau s'écarta sans bruit. Mungalo et le grand bœuf blanc passèrent entre les étranges créatures et s'enfoncèrent dans la forêt. Sept jours et sept nuits encore ils cheminèrent sans presque s'arrêter. Ils traversèrent des forêts drues, franchirent de profonds ravins. Ils escaladèrent des collines, passèrent des fleuves et des torrents. Le huitième jour, ils sautèrent un ruisseau et se retrouvèrent soudain dans des champs, des champs florissants, bien soignés, riches de récoltes mûres. Mungalo trouva bizarre de n'y voir personne au travail. L'endroit était étrangement désert.(à suivre...)