L'économie algérienne pourrait connaître un taux d'inflation élevé. C'est du moins ce qu'a indiqué, hier, M. Zoubeidi Abdelmalek, directeur général de la prévision et des politiques au ministère des Finances, sur les ondes de la radio Chaîne III. “On constate sur le marché international une flambée des prix des produits de base. Cette tendance semble s'accélérer, ce qui risque de porter l'inflation en 2011 à un taux beaucoup plus fort, que celui constaté en 2010”, avertit l'invité de la rédaction. M. Zoubeidi Abdelmalek indique que l'inflation en 2010 est beaucoup plus basse que celle constatée en 2009. Le taux d'inflation en 2009 était de 5,7% alors qu'en 2010, l'année pourrait être clôturée avec un taux de 4%. La flambée des prix attendue en 2011 “n'aura pas d'effet sur les blés et les laits dans le mesure où la loi de finances 2011 continue à soutenir les prix de ces deux produits”. Mais, reconnaît-il, “pour l'huile, les légumes secs, la plupart des produits de base ont pris une trajectoire haussière”. Le directeur général de la prévision et des politiques, au ministère des Finances, pense que cette tendance de la hausse des prix des produits de base continuera. M. Zoubeidi Abdelmalek estime qu'elle est liée à la croissance dans les pays émergents. “La forte demande dans les pays émergents asiatiques tire vers le haut les prix de produits de base”, explique le directeur général de la prévision et des politiques au ministère des Finances. Evoquant la loi de finances 2011, M. Zoubeidi indique que les programmes inscrits seront conduits dans des conditions soutenables grâce aux performances financières enregistrées à la fin de l'année écoulée. Les disponibilités du Fonds de régulation des recettes à fin décembre 2010, a-t-il révélé, sont estimées à 4 800 milliards de dinars, en hausse de 500 milliards de dinars par rapport à fin 2009. Concernant les réserves officielles de changes, “les chiffres ne sont pas encore publiés par la Banque d'Algérie”, mais M. Zoubeidi Abdelmalek pense qu'elles tourneraient autour de 155 mds de dollars à la fin 2010. “Cette assise financière permet de conduire le programme 2011 dans des conditions soutenables”, souligne le directeur général de la prévision et des politiques au ministère des Finances. “La dépense en termes de fonctionnement et d'équipement dépasse les 6 000 milliards de dinars. C'est un niveau de dépenses assez lourd. Il faudrait veiller à ce que les projets qui sont inscrits selon un certain montant ne soient alourdis par des réévaluations additionnelles”, précise M. Zoubeïdi Abdelmalek, relevant que “l'IGF a désormais les prérogatives de procéder au contrôle de la dépense publique quel que soit le statut de l'entité qui a exécuté cette dépense”. Le texte de loi de finances 2011 a été publié au Journal officiel n°80 du 30 décembre 2010. Le budget pour 2011 est construit sur la base du prix de référence fiscal du baril de pétrole brut à 37 dollars. Le taux cible de l'inflation est maintenu à 3,5%, et la croissance économique se situerait à 4%, globalement, et à 6% hors hydrocarbures.