La situation financière de l'Algérie n'incite pas à l'inquiétude. Bien au contraire, le pays enregistre une aisance financière au moment où les économies les plus développées souffrent de déficit et de manque de fonds. Les chiffres annoncés par le directeur général de la prévision et des politiques au ministère des finances attestent cette tendance. L'Algérie dispose, ainsi, de 155 milliards de dollars de réserves de change et d'un Fonds de régulation des recettes de 4 800 milliards de dinars, soit plus de 500 milliards de dinars qu'en 2009. Voilà donc deux indicateurs fondamentaux qui font dire au DG de la prévision, Abdelmalek Zoubeidi, que l'Algérie dispose de moyens financiers lui permettant de conduire le programme de 2011 dans des "conditions soutenables". Le Fonds de régulation, explique-t-il, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, aura à couvrir le déficit budgétaire qui existera encore cette année en raison de l'élaboration de la loi de finances sur la base d'un baril à 37 dollars. Une précaution prise par le gouvernement mais "si on intègre la totalité de la fiscalité pétrolière, il n' y aura pas de déficit mais un excédent", a-t-il dit. Abdelmalek Zoubeidi, a réaffirmé l'orientation de l'exécutif à ne pas combler ce déficit causé par l'expansion de la dépense d'équipent par l'endettement extérieur mais puisera du Fonds de régulation. Le plus important est de ne pas aller vers des réévaluations des projets qui "cassent la visibilité". Pour cela, des meures sont déjà mises en branle comme par exemple "l'élaboration des études au préalable, avant de lancer la réalisation, ce qui n'est pas le cas auparavant où les études et la réalisation sont menées en même temps car souvent l'immaturation des projets engendrent des surcoûts". Ajouter à cela, "l'obligation de soumettre pour approbation du Conseil des ministres toute réévaluation dépassant 15%", a déclaré Abdelmalek Zoubeidi. Face à ces budgets colossaux, la mission du contrôle sera intensifiée, notamment celle de l'Inspection générale des finances (IGF). L'Etat, qui consent des enveloppes importantes pour le secteur public et privé aura ainsi un droit de regard sur les dépenses. Le DG de la prévision a indiqué, à ce propos, qu'en plus des entreprises publiques ou l'IGF mène déjà des enquêtes, l'inspection passera au peigne fin les comptes des entreprises privées ayant bénéficié de crédits et de subventions. Une procédure visant, a-t-il souligné, à "éviter tout dérapage". Interrogé sur la flambée des prix des produits de large consommation, qui ont atteint un pic en ce début de l'année avec des augmentations de 20% pour certains produits, le DG de la prévention a imputé cette hausse à la forte demande des pays émergents du continent asiatique. Cette tendance continue de tirer vers le haut les prix des produits de large consommation. Il estime que la flambée sur les marchés internationaux va "s'accélérer et risque de donner un taux d'inflation beaucoup plus fort qu'en 2010, qui était de 4%". Quant à l'intervention de l'Etat, Abdelmalek Zoubeidi a précisé que le soutien se limitera aux produits déjà connus comme le blé, la farine ou le lait et que le gouvernement n'a rien décidé pour le moment.