L'ancienne ministre de la Solidarité, Mme Saïda Benhabylès, actuellement présidente de l'Association nationale de solidarité avec la femme rurale, et la secrétaire nationale de l'Organisation nationale des familles victimes du terrorisme et des ayants droit, (ONFVTAD), Mme Rabha Tounsi, ne passeront sans doute pas les vacances ensemble. Hier, au centre de presse du quotidien gouvernemental El Moudjahid, le point de presse que devait animer M. Guillaume Denoix de Saint-Marc, président de l'Association française des victimes du terrorisme, invité par Mme Benhabylès, a été, en effet, empêché par les partisans de Mme Rabha Tounsi au motif que “l'ancienne ministre ne représente pas les familles victimes du terrorisme”. “Mme Benhabylès ne nous représente pas. Elle veut faire du business sur le dos des victimes du terrorisme”, vociférait, devant les locaux d'El Moudjahid, Mme Rabha Tounsi entourée d'une trentaine de personnes, pour l'essentiel des mères de victimes du terrorisme. C'est au moment où la conférence devait commencer vers 10h du matin que les familles affiliées à l'ONFVTAD prennent d'assaut la salle des conférences du quotidien pour perturber et chahuter la tenue de la rencontre. Après de longs conciliabules, la conférence a été tout simplement annulée. Rabha Tounsi reproche également à Benhabylès d'avoir invité le conférencier au nom d'un collectif algérien de la Fédération internationale des associations de victimes de terrorisme, mais qui n'existe pas dans les faits. Or, dans l'invitation adressée aux médias, El Moudjahid a fait état de l'organisation d'un point de presse avec Guillaume Denoix invité, selon lui, par le collectif algérien de la Fédération internationale des associations de victimes de terrorisme. Un comité de soutien aux frères Mohamed (Abdelkader et Hocine), deux Patriotes mis en examen à Nîmes en France depuis sept ans pour complicité présumée dans des cas de disparition durant la période où ils présidaient aux destinées de la commune de Djeddiwa, devait également y prendre part. “C'est un camouflage. Benhabylès fait du commerce sur notre dos”, tempête la secrétaire de l'ONFVTAD. “Elle veut ramasser de l'euro sur notre dos. Elle ne s'est jamais penchée sur la situation des familles victimes du terrorisme”, s'est plainte de son côté une vieille sexagénaire. La scène de ces femmes criant leur colère, sous l'œil vigilant de quelques policiers, n'a pas manqué de susciter la curiosité de quelques passants.