La ville de Sidi-Aïch a vécu, hier, une journée particulière, marquée par les actions de protestation initiés par la coordination des archs regroupant plusieurs communes de la région, qui a organisé, durant la matinée, un rassemblement devant le tribunal, suivi d'une marche populaire vers le siège de l'APC de la même localité. Appuyées par une grève générale ayant paralysé toutes les activités de la ville, ces actions visent à “dénoncer l'interpellation et l'agression physique dont ont fait l'objet certains délégués du mouvement citoyen, lors du rassemblement devant le tribunal de Sidi-M'hamed, à Alger” et à “exiger l'arrêt immédiat du harcèlement judiciaire à l'encontre des journalistes et des délégués, ainsi que le départ des indus élus et de la gendarmerie”. En effet, de nombreux délégués de la CICB et d'autres citoyens ont observé, hier matin, à partir de 9 heures, un rassemblement devant le siège du tribunal de Sidi-Aïch, où devaient comparaître plusieurs animateurs du mouvement citoyen, dont des ex-détenus mis en liberté provisoire depuis le mois de juin dernier. Devant l'absence de la quasi-totalité des prévenus à cette audience, le président du tribunal correctionnel de Sidi-Aïch a ordonné le renvoi du dossier au parquet, sans toutefois fixer la date de procès. Rencontré à sa sortie de la salle d'audience, l'avocat de la défense, Me Fawzi Hamoudi, nous a déclaré que “la décision du tribunal est bizarre” arguant que “tout renvoi de procès doit fixer la date ultérieure de la tenue de celui-ci”. Selon notre interlocuteur, le tribunal ne veut pas fixer la date du procès pour ne pas compromettre le processus de dialogue initié par les pouvoirs publics. “Cela démontre que la justice n'est pas indépendante. Elle est toujours au stade de la fonction judiciaire et non pas du pouvoir judiciaire”, a-t-il affirmé. Vers 10 h 30, la foule compacte se mettra en branle en sillonnant l'artère principale de la ville pour gagner le carrefour de l'APC de Sidi-Aïch, où quelques délégués se sont succédé au micro afin de réitérer les préalables de l'Interwilayas et réaffirmer leur soutien à la presse indépendante. À noter qu'au terme de ce meeting, de jeunes manifestants s'en sont pris au siège de la sûreté de la daïra de Sidi-Aïch, en y lançant des pierres, avant que le renfort de police, dépêché depuis la veille, n'intervienne pour arroser les alentours du commissariat de gaz lacrymogène. Il faut préciser que ces escarmouches se sont poursuivies jusque dans l'après-midi de la journée d'hier. K. O.