Une centaine de manifestants, qui s'était regroupée à hauteur du quartier de la SAS, a tenté de dresser des barricades au moyen de blocs de pierres et de branchages. Le vent de la contestation contre la cherté de la vie et les maux sociaux a touché, jeudi, de nombreux quartiers d'Annaba où la tension était extrême, sans pour autant donner lieu à des débordements notables. Dès la mi-journée, en effet, des jeunes de la cité côtière de Sidi Salem ont manifesté leur colère contre la récente hausse des prix des produits alimentaires de base et contre le chômage chronique qui les touchent. Une centaine de manifestants, qui s'était regroupée à hauteur du quartier de la SAS, a tenté de dresser des barricades au moyen de blocs de pierres et de branchages. Ils en ont été empêchés par les éléments des services de sécurité, présents en force sur les lieux dès le début de la matinée, affirment des témoins oculaires. D'autres tentatives de marche ont été jugulées sans heurts par les forces de l'ordre avant qu'elles ne fédèrent un grand nombre de contestataires au niveau des quartiers d'Oued Nil, de la Colonne et même celui d'Oued Kouba, qui a la réputation d'être calme. Des sources proches des services de sécurité signalent que des mouvements de foule ont pu être contenus à El-Bouni, la commune la plus proche de la ville chef-lieu de wilaya. Il n'empêche que l'alerte était générale et maximum au sein des forces anti-émeutes qui se sont déployées à travers toutes les zones à risques avec une présence plus prononcée au niveau des bidonvilles les plus peuplés tels que Bouzaâroura, Bouhdid et la SAS à Sidi Salem. Un dispositif de veille spécial a été installé autour du siège de la wilaya et des principaux édifices publics et des locaux des consulats de France, de Tunisie et de la Fédération de Russie de la ville d'Annaba. Ces mesures autant que la rumeur persistante d'un embrasement généralisé, qui n'a cessé de circuler tout au long de la journée de jeudi, ont provoqué une panique chez les commerçants qui ont baissé rideau très tôt dans l'après-midi. Les établissements scolaires et les administrations ont eu la même réaction en libérant prématurément les élèves et les personnels. S'il y a eu plus de peur que de mal, jeudi, la rue alimentée par le oui-dire était en proie à l'appréhension d'émeutes imminentes, hier avant la prière du vendredi.