Des émeutes populaires ont éclaté hier après-midi au niveau du quartier des Lauriers roses, situé à l'ouest de la ville d'Annaba, avant de s'étendre à ceux limitrophes du Gazomètre et des Quatre Chemins. Scandant des slogans hostiles au pouvoir et exprimant leur ras-le-bol, les contestataires, des jeunes gens en majorité, ont bloqué à 15h la circulation automobile à hauteur de la route menant vers le centre hospitalo-universitaire Ibn Rochd et ont affronté, en leur lançant des pierres, les forces de l'ordre qui tentaient de les disperser. On signale également qu'un groupe composé d'une centaine de manifestants a bloqué la RN44 sur l'axe routier menant vers Berrahal et Skikda. La situation est toutefois maîtrisable pour les services de sécurité, qui s'étaient préparés au pire juste après la prière du vendredi, comme n'a cessé de l'annoncer une rumeur persistante depuis deux jours. Un impressionnant dispositif de sécurité a, en effet, été déployé dès le début de la journée aux quatre coins de la ville dans la perspective d'un investissement de la rue par la foule à la sortie des mosquées. Il y a lieu de signaler qu'un calme précaire régnait hier matin à travers toute la ville et les magasins avaient gardé leurs rideaux baissés par crainte d'un embrasement. Les populations locales des cités populaires de la plaine ouest (Haï Safsaf et Haï Labtal) ainsi que celles de Sidi Salem et Bouzaaroura, d'où est partie la contestation sociale, jeudi, appréhendaient justement une montée de la violence après les tentatives de rassemblements de manifestants dans ces zones réputées chaudes. On rappellera à ce propos que les forces anti-émeutes avaient justement dispersé des émeutiers qui tentaient de se déployer à travers lesdites cités et qui avaient commencé à dresser des barricades au moyen de blocs de pierres et de pneus enflammés. La tension était extrêmement tendue au moment où nous mettions sous presse et tout porte à croire que d'autres débordements pourraient avoir lieu dans la soirée.