Hassi-R'Mel : L'émeute s'est étendue à la ville du gaz Des émeutes ont éclaté vendredi soir vers 19h30 au chef-lieu de la daïra de Hassi-R'mel, localité abritant l'un des plus vastes gisements gaziers du monde, à environ 120 km au sud de Laghouat. Les émeutiers, jeunes et moins jeunes, surgissant des ruelles vers les cités Les-80 et “5-Juillet, ont jeté des pierres en direction du siège de la Cnep et ont tenté en vain d'arracher le portail. Des pneus ont été brûlés également. L'arrivée des renforts de police a permis d'éviter le pire. Vers 23h, la ville de Hassi-R'mel a été dégagée et les manifestants dispersés. Fort heureusement, mis à part quelques véhicules de la Protection civile et de la sûreté de daïra caillassés par les jeunes en furie, aucun incident n'a été enregistré sur les installations de Sonatrach. BOUHAMAM AREZKI M'sila : Un jeune décède à Aïn Hadjel Hier matin, un calme précaire est revenu dans la ville de Aïn Hadjel, soit à 67 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de M'sila. Craignant de nouveaux heurts, plusieurs magasins sont restés fermés. C'est une ville morte. Les rues sont vides. Les habitants d'Aïn Hadjel ne sortent qu'en cas de nécessité de peur d'être caillassés. Toutes les structures étatiques sont quadrillées par la police antiémeute. La veille, vendredi, un jeune manifestant, L. Azzedine, âgé de 18 ans, a été mortellement atteint. Plusieurs personnes ont été blessées. Devant la gravité de la situation, les brigades antiémeutes ont été contraintes d'user de la force pour tenter de disperser des dizaines de manifestants qui tentaient de pénétrer à l'intérieur du commissariat de la ville. Par ailleurs et dans un communiqué parvenu à notre bureau régional, le procureur général a confirmé le décès du jeune homme et a ordonné au procureur de la République près le tribunal de Sidi Aïssa d'ouvrir une enquête judiciaire dans le respect total des garanties prévues par la loi, sur les circonstances de la mort du jeune homme. Selon le même communiqué, une autopsie sera faite afin de déterminer les circonstances et les causes exactes du décès. Notons que durant la journée de vendredi, plusieurs personnes ont été blessées. Chabane BOUARISSA Mila : Les manifestations nocturnes s'intensifient Pour la deuxième nuit consécutive, les manifestants sont descendus dans les rues des principales villes de la wilaya, à savoir Mila, Chelghoum-Laïd, Ferdjioua et Grarem. Bilan : 15 policiers blessés, plus d'une trentaine d'interpellations et de nombreux édifices publics dégradés ou saccagés. Selon la cellule de communication de la police à Mila, les manifestants en furie s'en sont pris, dans la nuit de vendredi à samedi, aux sièges de la BNA, de la Casnos, de la CNR, du CPA, de la poste de Senaoua et du musée El Moudjahid. Ces établissements publics ont été plus ou moins gravement dégradés. Les plus importants dégâts sont enregistrés au niveau du bâtiment de la Cnep, dont les vitres ont été brisées à coup de pierres et la porte d'entrée défoncée. Les manifestants, après s'être introduits à l'intérieur de la banque, ont brûlé des tas de documents officiels. Le CFPA de la cité DNC a été, quant à lui, saccagé. En effet, des micro-ordinateurs y ont été volés et des registres administratifs détruits par le feu. Un distributeur automatique de billets de banque a été complètement détruit au CPA de la ville, alors que les vitres de la Casnos, du CNR et de la poste de Senaoua sont parties en éclats sous les jets de pierres répétés des manifestants. K. BouabdAllah Béchar : 30 policiers blessés et des arrestations Plusieurs quartiers de la ville de Béchar ont connu un mouvement de protestation, vendredi soir, au cours duquel des édifices publics ont été saccagés. Des dizaines de jeunes en colère se sont attaqués aux sièges de l'OPGI, Sonelgaz, l'ex-siège de la deuxième Sûreté urbaine, la poste, un centre culturel, le siège de la BNA 415, 2 écoles primaires et à plusieurs serveurs magnétiques des postes à Béchar Djedid et Debdaba. Ces structures ont subi des dégâts matériels importants. Avant de mettre le feu à des pneus, les manifestants ont procédé à la fermeture de la route reliant Béchar Djedid à Béchar et celle de l'émir Abdelkader à Debdaba. Ces axes ont été barricadés à l'aide de pneus paralysant toute la circulation. Au niveau de ces quartiers, où des échauffourées ont éclaté entre les forces de l'ordre et les manifestants, un important cordon de sécurité a été déployé. 40 blessés dont 30 policiers sont à signaler et plusieurs jeunes ont été arrêtés par les forces de sécurité. Il est à noter que le civisme des habitants de plusieurs cités de la capitale de la Saoura a évité le pire. R. R. Skikda : Les émeutiers saccagent tout sur leur chemin Le vent de colère des jeunes a touché la ville de Skikda après la prière d'el-Icha du vendredi qui a vu des groupes investir la zone basse de la ville, à savoir Les Allées du 20- Août, Merdj Eddib et Zeramna et ensuite saccager tout sur leur chemin. Au niveau de la principale rue de la ville, les jeunes ont saccagé les abribus, les feux tricolores et même brûlés des palmiers. Ils ont ensuite saccagé l'agence commerciale Actel, les devantures des banques BEA et BNA, un showroom de Renault, les cybercafés et des véhicules de particuliers stationnés au niveau du parking derrière les Allées. Durant deux heures, les jeunes étaient maîtres des lieux et les policiers qui ont évité l'affrontement ont usé de bombes lacrymogènes pour arrêter l'avancée de la foule et éviter le pire. Ils ont pu maîtriser la situation au niveau des alentours de l'hôtel de ville. Selon nos sources, on parle d'une vingtaine de policiers légèrement blessés et des habitants du voisinage incommodés par le gaz des bombes lacrymogènes. À Azzaba, la RN44 reliant Skikda à Annaba était barricadée à deux niveaux et des véhicules de passagers ont été attaqués à coups de pierre. Des jeunes sont également sortis exprimer leur colère au niveau du quartier de Diar Ezeïtoun et à Ras El-Ma. A. Boukarine Tlemcen : Des groupes de jeunes manifestent à Chetouane Si plusieurs régions du pays ont été secouées par des manifestations à cause de la cherté de la vie, en revanche à Tlemcen, c'est un calme précaire qui est perceptible. Un dispositif de sécurité a été mis en place par les services de sécurité quadrillant la ville et protégeant les services publics (wilaya, daïras, banques). Cependant un groupe formé d'une trentaine de jeunes venus des bidonvilles de haï Zitoune a quand même manifesté vendredi en fin de soirée, à l'entrée de Chetouane où il s'est heurté à la brigade antiémeute qui a réussi rapidement à les disperser. Le calme est ensuite revenu. Les citoyens ont suivi les évènements à la télévision et les journaux se sont arrachés samedi dès les premières heures. Dans les mosquées, les sermons des imams ont été orientés vers l'esprit de civisme qui doit guider les musulmans dans leur démarche quotidienne face à cette tragédie de société. B. Abdelmadjid