Les citoyens interrogés n'ont pas caché leur appréhension sur le devenir de leurs biens immobiliers et déplorent la passivité des autorités locales qui n'ont envisagé, à ce jour, aucune action explicative. Le territoire de la daïra de Hassi R'mel relevant de la wilaya de Laghouat s'étend sur une superficie de 4 200 km2. Elle est composée de Hassi R'mel (chef-lieu de la commune), de Bouzbeïer, à environs 25 kilomètres vers le sud sur la route menant vers Ghardaïa, de Bellil et de Hassi-Dellaâ, situées sur la RN1 au côté nord, menant vers le chef-lieu de la wilaya de Laghouat. La décision gouvernementale de délocaliser la ville de Hassi R'mel avait instauré l'interdiction de tous les chantiers de construction ou d'extensions publiques ou privées depuis la publication du décret exécutif n° 05-476 du 20/12/2005 déclarant Hassi R'mel zone à risques majeurs. Seuls quelques particuliers ont pu lancer, çà et là, qui sur son propre terrain, qui sur une parcelle qu'il a achetée, des travaux en toute illégalité et impunité, au grand dam des infrastructures publiques pourtant en voie d'achèvement telles que la polyclinique et ses logements d'astreinte, dont le taux d'avancement avoisine les 80%. Un édifice hissé au rang d'un hôpital de 60 lits. Le marché couvert situé en plein centre-ville de Hassi R'mel et le projet de construction de 30 logements initié par Sonelgaz, qui serait en possession d'un acte de propriété du terrain d'assiette destiné à ce projet. Les dispositions dudit décret ont été prises par les pouvoirs publics en applications des règles prudentielles en matière de prévention des risques majeurs et de gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. L'article 05 de ce décret dispose que “les activités secondaires et tertiaires ainsi que les logements et les infrastructures non liés aux activités des hydrocarbures, implantés actuellement à l'intérieur du périmètre d'exploitation du gisement de Hassi R'mel, sont transférées hors de ce périmètre. Les bidonvilles, constructions illicites et habitations précaires, érigés à l'intérieur du périmètre d'exploitation du gisement de Hassi R'mel sont démolis”. Les particuliers titulaires de titres de propriété sont rassurés par les dispositions de l'article 06 du même décret : ils feront l'objet d'une expropriation pour cause d'utilité publique. Toutefois, les citoyens interrogés à ce sujet n'ont pas caché leur inquiétude sur le devenir de leurs biens immobiliers et déplorent la passivité des autorités locales qui n'ont envisagé, à ce jour, aucune action explicative sur les modalités de mise en œuvre dudit décret exécutif. Désormais, le périmètre d'exploitation de l'immense gisement gazier de Hassi R'mel est classé zone exposée à un risque majeur pouvant entraîner des conséquences immédiates et graves aux personnes, aux biens et à l'environnement. Cependant, le champ gazier de Hassi R'mel, appelé à ne contenir que les installations de production, s'est trouvé pris de vitesse par la prolifération de constructions illicites et de près de 1 200 habitations précaires implantées pour la plupart à proximité des pipelines et des unités de production. Ainsi, faute d'une politique d'information crédible qui permettrait aux citoyens d'appréhender le sort réservé à leurs biens immobiliers et autres fonds de commerces, les citoyens de Hassi Dellaâ, de Bouzbeïer et du chef-lieu de la daïra de Hassi R'mel s'inquiètent du sort qui leur sera réservé par les pouvoirs publics dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions dudit décret exécutif. Ils continuent de développer un sentiment de laissés-pour-compte. Le choix des pouvoirs publics porté sur Bellil comme nouvelle ville destinée à contenir la ville de Hassi R'mel semble être contredit par les récentes études qui ont découvert que la région est elle-même située dans le périmètre considéré zone à risques majeurs A. BOUHAMAM