Le représentant du ministère public près le tribunal de Hussein-Dey a requis hier 18 mois de prison ferme à l'encontre de 11 émeutiers arrêtés à la cité populaire les Palmiers dans la commune de Bachdjerrah, suite à l'opération de relogement du 26 décembre dernier. Les 11 accusés, tous en détention, ont comparu hier en début d'après-midi devant la présidente du tribunal correctionnel pour répondre des chefs d'inculpation dont l'attroupement armé, destruction de biens publics, vols, agression sur policiers dans l'exercice de leurs fonctions et trouble à l'ordre public. Les accusés ont nié en bloc les accusations retenues contre eux et ont affirmé qu'ils ont été arrêtés dans leurs domiciles ou devant leurs immeubles le lendemain des troubles. Parmi les accusés, un sexagénaire âgé de 58 ans, qui a éclaté en sanglots, en pleine audience. “Je vis dans un couloir depuis 25 ans à la cité les Palmiers, on n'a eu que des promesses et vraiment “hagrouna” mais Wallah j'ai rien à voir avec ces émeutes. D'ailleurs mon âge ne me le permet pas.” Sa défense a affirmé que ce dernier a secouru un gardien blessé lors de ces mêmes émeutes et que lui-même a été victime du pillage de son magasin. Il a été arrêté alors qu'il était parti déposer une plainte. “Il s'est retrouvé accusé et détenu.” Un étudiant à l'université de Bab-Ezzouar a déclaré qu'il a raté les examens et a nié être impliqué dans ces émeutes. “Je souffre d'asthme et je ne supporte pas le gaz lacrymogène, comment participer à ces émeutes !” Un autre jeune, handicapé à 80%, s'est présenté à la barre, lui aussi, et a déclaré être vendeur des herbes et qu'il a été arrêté chez lui. “Madame la présidente, je ne peux y participer, voyez vous-même mon état.” Les inculpés ont tous déclaré avoir été tabassés par les enquêteurs mais la présidente du tribunal s'est contentée de leur dire : “Alors vous voulez dire que les policiers ont été injustes envers vous !”, mais la défense réplique : “Madame la juge, les policiers ne sont pas tous des anges non plus !” Les avocats de la défense se sont basés sur l'absence du flagrant délit. Concernant le vol, la défense de l'APC de Bachdjerrah, constituée en partie civile, a déclaré que la marchandise saisie par la police “n'appartient pas au dépôt de la commune”. Le verdict sera rendu le 16 janvier prochain.