si les autorités locales s'affairent à inventorier les dégâts et à entrevoir déjà les solutions de restauration qui s'imposent, l'appareil judiciaire n'est pas resté inactif, selon un bilan officiel rendu public, hier après-midi. Après la tempête, bonjour les dégâts ! Quarante-huit heures après le retour au calme amorcé lundi dernier et largement confirmé hier, la ville de Tizi Ouzou et d'autres localités ayant été touchées par les émeutes de ces derniers jours ont finalement retrouvé leur vitesse de croisière, mais l'heure est aux bilans et surtout au constat amer des dégâts occasionnés par tous les actes de saccage et de pillage qui ont ciblé surtout les édifices et les établissements publics de Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya, notamment les sièges de l'APC, l'APW, la wilaya, la stèle de chouhada, la Cnas, la SAA, l'Actel, le siège de la sûreté de daïra et les deux agences bancaires de la Cnep et la BNA situées au centre-ville, plus précisément à l'avenue Abane-Ramdane. À Draâ-Ben-Khedda, deux autres agences bancaires de la BNA et du CPA ont été ciblées par les émeutiers au même titre que la poste, le siège de l'APC et le commissariat de police. Et si de nombreux établissements publics ont été particulièrement visés par les manifestants, il est à noter que, contrairement à ce qui s'est passé dans certaines wilayas du pays et notamment à Alger, les biens privés ont été épargnés dans la wilaya de Tizi Ouzou et aucun incident n'a été signalé sur ce plan-là encore que de nombreux commerçants et investisseurs privés ont dû veiller durant plusieurs nuits sur leurs biens de crainte d'être attaqués par des délinquants incontrôlés. Par ailleurs, si les scènes de révolte ont touché quelques localités comme Tizi Ouzou, Draâ-Ben-Khedda, Draâ El-Mizan et Aïn El-Hammam, d'autres daïras telles que Ouacif, Béni Yenni, Tigzirt, Azzeffoun, Azazga, Ouadhias, Iferhounène et Bouzeguène pour ne citer que celles-là n'ont pas été touchées par toute cette véritable spirale de la violence. Et si après les établissements scolaires qui ont rouvert normalement leurs portes depuis lundi dernier, les postes et les banques leur ont emboîté le pas hier puisque de nombreux citoyens qui étaient en manque d'argent ont pu finalement accéder aux guichets après un filtrage minutieux excepté l'agence principale de la Cnep qui est encore fermée, et ce, après avoir été sérieusement endommagée notamment au niveau de la façade principale fraîchement rénovée et entièrement vitrée. Et si les autorités locales s'affairent à inventorier les dégâts et à entrevoir déjà les solutions de restauration qui s'imposent, l'appareil judiciaire n'est pas resté inactif puisque, selon un bilan officiel rendu public, hier après-midi, par la cellule de communication de la wilaya de Tizi Ouzou, dix-neuf personnes ont été arrêtées par les services de police durant les dernières émeutes. Selon le même communiqué de la wilaya, ces personnes ont été présentées au parquet de Tizi Ouzou le 10 janvier 2010 pour attroupement non armé, trouble à l'ordre public et destruction des biens de l'état et autrui. Douze ont été placées en détention préventive, trois sous contrôle judiciaire et quatre laissées en liberté provisoire.