Les séquelles de l'attentat restent toujours visibles. Les services du CTC poursuivent leur opération de recensement des dégâts matériels. Plusieurs maisons n'ont pas encore été expertisées. Tizi Ouzou. De notre bureau Après la douleur et la peur, la vie a repris son cours normal hier à Tizi Ouzou. Quarante-huit heures après l'attentat kamikaze qui a visé, dimanche à l'aube, le siège des Renseignements généraux (RG) de la Sûreté nationale, la population vaque normalement à ses occupations. Les rues grouillent de monde en dépit de la chaleur caniculaire qui s'abat sur la ville en ce début de mois d'août. Les administrations publiques mitoyennes du lieu du drame, telles que l'OPGI, l'agence bancaire BDL ainsi que les magasins situés à la périphérie ont repris du service. Ce n'est pas le cas du commissariat de police, dont toute la structure a été durement touchée par l'explosion. La remise en état des bureaux prendra probablement des semaines. Pour gérer l'urgence, les enquêteurs des RG, qui ont décidé de rester sur place, ont aménagé une salle de travail au rez-de-chaussée de l'immeuble. Les plus gros dégâts ont été recensés au niveau du célibatorium, dont la toiture est entièrement détruite. Le bâtiment attenant à la structure s'est partiellement effondré sous l'effet de la forte déflagration, provoquant une rupture de l'alimentation des foyers en eau potable et en gaz naturel. La conduite d'AEP soufflée par l'explosion a été réparée par une équipe de l'ADE, lundi dernier. Pour sa part, la direction de la Sonelgaz a pris toutes les mesures qu'impose pareille situation en mobilisant ses équipes dès les premières heures qui ont suivi le drame. Selon le directeur de cette entreprise, « les immeubles touchés par le sinistre ont été réalimentés le jour même en fin de journée, après vérification minutieuse des installations et après avoir éliminé toute éventualité d'explosion de gaz qui viendrait aggraver une situation déjà catastrophique. L'opération de sécurisation des installations électriques et gazières s'étendra sur trois jours. La fourniture du gaz demeure suspendue pour les logements desservis par la cage la plus proche du lieu de l'explosion, par mesure de sécurité. Les logements destinés au recasement des six familles sinistrées, situés à Boukhalfa, ont été raccordés au réseau d'électricité et de gaz également le jour même, afin de les reloger dans des conditions confortables ». Notons que les travaux de réfection entamés dimanche après-midi se poursuivent. Pour le réaménagement des constructions endommagées par la bombe, la wilaya a engagé cinq entreprises. Les entrepreneurs ont été instruits à l'effet d'achever les travaux dans un délai d'un mois, pour permettre aux sinistrés de regagner leurs domiciles au début du Ramadhan. Les autorités locales ont été instruites par les représentants du gouvernement en visite à Tizi Ouzou pour recenser les dégâts et tous les besoins des victimes. Sur le terrain, la réalité est tout autre. Des familles habitant la rue capitaine Abdellah se sont rapprochées de la rédaction de notre bureau pour dénoncer la lenteur de la prise en charge. « La porte d'entrée et les portes-fenêtres de mon appartement ont été arrachés sous l'effet de l'explosion. J'ai sollicité la daïra pour le recensement des dégâts, un responsable m'a répondu que ce n'était pas de leur ressort. A l'APC, le préposé à la réception m'a remis le numéro de téléphone d'un responsable. Sollicité à deux reprises, ce dernier n'a pas jugé utile de prendre en charge notre requête », déplore une mère de famille. Répondant aux doléances exprimées par des habitants de la cité des Eucalyptus, lors de la visite qu'il a effectuée avant-hier à Tizi Ouzou, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale établie à l'étranger, Djamel Ould Abbès, avait promis : « L'Etat s'engage à prendre en charge les pertes matérielles des sinistrés dans le cadre de la loi relative à l'indemnisation des victimes du terrorisme. »